
SAISON 11 / EPISODE 6
Les troubles alimentaires touchent de plus en plus de personnes à travers le monde, et pourtant, ils restent souvent mal compris. Quelles sont les causes de ces troubles ? Comment peuvent-ils être détectés à temps pour éviter des conséquences graves sur la santé mentale et physique ?
Quels sont les principaux troubles alimentaires ? De l’anorexie à la boulimie en passant par l’hyperphagie, nous passons en revue ces comportements alimentaires dangereux, leurs symptômes, et leurs impacts sur la vie quotidienne des personnes qui en souffrent.
Comment s’en sortir ? Quelles sont les approches thérapeutiques les plus efficaces pour accompagner les patients vers la guérison ? Nos spécialistes en plateau répondront à vos questions.
Quelle place pour la prévention ? Face à l’augmentation des cas, comment sensibiliser le grand public et les jeunes en particulier ? Quelles actions sont mises en place dans les écoles, les familles et les médias pour prévenir l’apparition de ces troubles ?
Les invités de l’émission :
- Cécilia MANDARD – Psychopraticienne transgénérationnel spécialiste en trouble alimentaire et en addictions
- Sophie DARINI – Praticienne en psychothérapie et en hypnose
- Sophie HAYEK – Présidente de l’association les Ois’o
- Anne BERLAND – Diététicienne – Nutritionniste
- Périne KACZMAEK – Ergothérapeute
Les chiffres sur l’émission » Troubles alimentaires : comprendre, détecter et agir «
Une enquête menée par Ipsos révèle que 63 % des Français déclarent faire attention à leur poids. Cette attention est plus prononcée chez les femmes (67 %) que chez les hommes (57 %). De plus, 44 % des Français ont déjà suivi un régime alimentaire dans le but de perdre du poids, les femmes étant plus nombreuses (55 %) que les hommes (32 %) à avoir tenté cette démarche.
Quelques chiffres sur les régimes alimentaires ?
En France, les habitudes alimentaires évoluent, avec une attention croissante portée aux régimes spécifiques et à la consommation de viande.
En 2020, seuls 2,2 % des Français déclaraient suivre un régime sans viande (pescetarien, végétarien ou végan), tandis que 24 % se considéraient flexitariens, c’est-à-dire limitant volontairement leur consommation de viande.
La consommation de viande en France a diminué de 15 % entre 1992 et 2018, passant de 105 kg équivalent carcasse par an à 88 kg par an.
En 2023, environ 10 % des Français suivaient un régime faible en glucides, 6 % un régime sans lactose et 5 % un régime sans gluten.
Sur les troubles alimentaires
L’anorexie mentale touche entre 0,9 % et 1,5 % des femmes et entre 0,2 % et 0,3 % des hommes. Plus de 80 % des personnes concernées sont des femmes, avec un pic de fréquence chez les 13-14 ans et les 16-17 ans. D’après l’Inserm, plus de 65 % des patients sont guéris après 5 ans d’évolution
La boulimie concerne environ 1,5 % des jeunes de 11 à 20 ans
L’hyperphagie boulimique affecte aussi bien les hommes que les femmes, avec une apparition plus fréquente à l’âge adulte. Elle touche entre 3 % et 5 % de la population, d’après la HAS.
Tous troubles alimentaires confondus, on estime que 10 % de la population française pourrait être concernée.
Concernant le surpoids et de l’obésité ?
En 2024, environ 18,1 % des adultes français sont en situation d’obésité, soit près de 10 millions de personnes. La prévalence de l’obésité a doublé depuis 1997, passant de 8,5 % à 17 % en 2020.
Près d’un adulte sur deux (48,8 %) est concerné par un excès de poids (surpoids ou obésité).
Pour écouter les coulisses de l’émission et la suite avec nos invités, c’est ici !
Les invités de l’émission du 28 mars 2025
Pour aller plus loin…
Comprendre les causes des troubles alimentaires
Les troubles du comportement alimentaire (TCA) sont souvent liés à une combinaison de facteurs psychologiques, biologiques et sociaux. L’image du corps, la pression sociale, les traumatismes ou encore les déséquilibres neurochimiques peuvent jouer un rôle clé. Les personnes souffrant de TCA développent une relation complexe et souvent douloureuse avec la nourriture, influencée par des émotions profondes et parfois inconscientes.
Les signes qui doivent alerter
Détecter un trouble alimentaire à temps est crucial pour limiter ses conséquences sur la santé. Parmi les signes inquiétants : une perte ou une prise de poids rapide, des comportements obsessionnels autour de la nourriture, des crises de culpabilité après les repas, une tendance à s’isoler ou encore une fatigue excessive. L’entourage joue un rôle essentiel dans l’identification de ces signaux et dans l’accompagnement des personnes concernées vers une prise en charge adaptée.
Les différents types de troubles alimentaires
- L’anorexie mentale : caractérisée par une restriction alimentaire extrême, une peur intense de prendre du poids et une image corporelle déformée.
- La boulimie : marquée par des épisodes de compulsion alimentaire suivis de comportements compensatoires (vomissements, exercice excessif, jeûne).
- L’hyperphagie boulimique : ressemble à la boulimie, mais sans comportements compensatoires, ce qui entraîne souvent une prise de poids.
- L’orthorexie : une obsession pour une alimentation « saine », pouvant entraîner des carences nutritionnelles et un isolement social.
Les conséquences sur la santé
Les TCA ont des répercussions physiques et psychologiques graves. Sur le plan physique, ils peuvent provoquer des carences, des troubles cardiaques, des problèmes digestifs et des perturbations hormonales. Psychologiquement, ils sont souvent accompagnés d’anxiété, de dépression et d’un profond mal-être. Sans prise en charge, ces troubles peuvent devenir chroniques et mettre en danger la vie des personnes concernées.
Les solutions et traitements
Le traitement des troubles alimentaires repose sur une approche pluridisciplinaire. Thérapies cognitivo-comportementales, suivi médical, nutritionnel et soutien psychologique sont souvent combinés pour aider les patients à retrouver une relation apaisée avec la nourriture. Dans certains cas, une hospitalisation peut être nécessaire pour assurer un suivi médical strict.
La prévention : un enjeu de société
Sensibiliser dès le plus jeune âge aux dangers des TCA est essentiel. Les campagnes de prévention, les interventions en milieu scolaire et une éducation positive autour de l’alimentation et de l’image du corps permettent de réduire les risques. Les médias et les réseaux sociaux ont aussi un rôle clé à jouer en promouvant une représentation plus diverse des corps et en luttant contre les injonctions esthétiques irréalistes.
En comprenant mieux ces troubles et leurs enjeux, nous pouvons tous contribuer à une prise de conscience collective et à un accompagnement bienveillant des personnes concernées.