SAISON 5 / EPISODE 1

Après un volte-face du gouvernement, de la plupart des enseignants et des parents, retour sur le fiasco de la réforme des rythmes scolaires. Pourquoi ce retour en arrière ?

Plus de 887 000 élèves cherchent une orientation après le BAC, après APB, Parcoursup était censé résoudre ce casse-tête. Pourtant cet été plus de 60 000 élèves étaient toujours en attente d’affectation pour la rentrée 2018. Que s’est-il passé ?

Aujourd’hui la formation des élèves en milieu scolaire est-elle réellement en adéquation avec les besoins de l’entreprise? Préparons-nous correctement les jeunes d’aujourd’hui aux métiers de demain.

Rentrée scolaire: Formation et orientation ! Sommes-nous en adéquation avec le monde d’aujourd’hui ? c’est notre prochaine enquête sur le www.fautquonenparle.fr

Les invités sur l’émission de la rentrée scolaire :

• Marion VINCENTELLI -Professeur de Français dans deux collèges de Marseille
• Annick MARTIN – Directrice générale du service Sport / Education / Jeunesse de la ville de Sanary sur Mer
• Philippe VON EUW -Elu en charge de l’éducation à la mairie de Sanary sur Mer
• Frédéric MICHEL – Directeur de Orient’action Toulon
• Michel RIGGENBACH – Responsable formations des métiers de l’informatique et du numérique a CESI pour le sud est

Les chiffres clés sur l’émission de la rentrée scolaire :

Quelques chiffres sur la réforme des rythmes scolaire, pour rappeler concrètement le passage de la semaine de 4 jours à 4 jours et demi dont on a beaucoup parlé depuis 2013 ?

Le 28 juin 2017 un décret est paru permettant aux écoles de revenir en arrière, à savoir passer à la semaine de 4 jours dès septembre 2017.
Lors de la rentrée scolaire, seules 43% des communes avaient fait le choix de la semaine de 4 jours, ce qui s’explique surtout par le manque de temps pour réorganiser les semaines à 4 jours durant l’été.
Pour la rentrée 2018, il est à noter que 85 % des communes, représentant 80% des élèves, sont revenues à la semaine de quatre jours.

D’autres choses ont changé pour cette rentrée ?

En effet, il faut souligner quelques changements pour cette année scolaire.
Davantage d’évaluations pour les élèves :

– Les élèves de CP passeront deux évaluations (en septembre et février),

– Les CE1 en septembre,

-Les 6e en octobre,

-Les lycéens de seconde auront, eux, « un test de positionnement » peu après la rentrée.

Il est aussi à noter l’interdiction de l’utilisation d’un téléphone portable en primaire et au collège mais nous en parlerons avec nos invités.

Parlons de Parcoursup alors ?

Le 4 septembre dernier, 49 523 candidats n’avaient pas encore reçu de proposition ou étaient toujours en attente de place sur Parcoursup.
Petite précision sur ce chiffre, il y a des “candidats inactifs” (40 762) et des candidats qui “veulent s’inscrire dans l’enseignement supérieur” (8961).

On peut noter aussi que :
583 702 personnes avaient obtenu au moins une proposition d’admission.

Parmi elles :
510 929 avaient accepté définitivement une proposition.

Et que 72 773 n’avaient toujours pas validé définitivement leurs vœux et que
178 622 avaient quitté la plateforme Parcoursup alors qu’ils avaient eu au moins une proposition et se sont donc désinscrits.

Depuis les deux dernières décennies, de nombreux pays ont commencé à réfléchir à la qualité de leurs systèmes éducatifs. Le rôle de l’éducation et de la formation dans la performance économique, la cohésion sociale et la promotion des valeurs sociales démocratiques est considéré comme essentiel. Ainsi, la formation des enseignants du primaire est devenue un domaine politique clé pour les gouvernements afin d’assurer et d’améliorer sa qualité, en la liant à l’attraction et à la rétention des meilleurs enseignants dans le contexte général d’une crise d’attractivité des carrières.

La loi mentionne que “toute personne handicapée a droit à l’unité de la société nationale tout entière, qui lui garantit les droits fondamentaux reconnus à tous les citoyens et le plein exercice de sa nationalité”. Depuis lors, le droit légal à l’éducation a été inscrit dans la loi.

Les chiffres clés sur l’émission de la rentrée scolaire – Mise à jour 2024 :

La réforme des rythmes scolaires en France, introduite en 2013, a suscité de nombreux débats et ajustements. Voici un récapitulatif des changements et des chiffres clés liés à cette réforme.

Passage de la semaine de 4 jours à 4,5 jours

• 28 juin 2017 : Un décret autorise les écoles à revenir à la semaine de 4 jours dès septembre 2017.
• Rentrée 2017 : 43 % des communes optent pour la semaine de 4 jours, une décision limitée par le manque de temps pour réorganiser le calendrier scolaire pendant l’été.
• Rentrée 2018 : 85 % des communes, représentant 80 % des élèves, adoptent la semaine de 4 jours.

Changements pour la rentrée scolaire

En 2024, plusieurs ajustements ont été effectués pour améliorer le système éducatif :

• Évaluations scolaires :
  • CP : Deux évaluations (septembre et février)
  • CE1 : Évaluation en septembre
  • 6e : Évaluation en octobre
  • Seconde : Test de positionnement peu après la rentrée
• Interdiction des téléphones portables en primaire et au collège, visant à améliorer la concentration et le climat scolaire.

Parcoursup : état des lieux en 2024

La plateforme Parcoursup, destinée à l’orientation post-bac, a connu des chiffres significatifs :

• 4 septembre 2024 : 49 523 candidats n’ont pas encore reçu de proposition ou sont toujours en attente de place.
  • Parmi eux, 40 762 sont des “candidats inactifs” et 8 961 cherchent à s’inscrire dans l’enseignement supérieur.
• 583 702 candidats ont reçu au moins une proposition d’admission.
  • 510 929 ont accepté définitivement une proposition.
  • 72 773 n’ont pas encore validé définitivement leurs vœux.
  • 178 622 se sont désinscrits de la plateforme malgré avoir reçu une proposition.

Amélioration de la qualité éducative et formation des enseignants

Au cours des deux dernières décennies, de nombreux pays ont cherché à améliorer la qualité de leurs systèmes éducatifs, reconnaissant le rôle crucial de l’éducation et de la formation dans la performance économique et la cohésion sociale. La formation des enseignants du primaire est devenue une priorité pour attirer et retenir les meilleurs talents dans un contexte de crise d’attractivité des carrières.

Inclusion des personnes handicapées

La loi française garantit que “toute personne handicapée a droit à l’unité de la société nationale tout entière, qui lui garantit les droits fondamentaux reconnus à tous les citoyens et le plein exercice de sa nationalité”. Depuis, le droit à l’éducation pour les personnes handicapées est inscrit dans la loi, assurant leur inclusion et leur participation complète dans le système éducatif.

Primaire, éducation nationale, rentrée scolaire

C’est en 1932 que l’instruction publique est baptisée « Éducation nationale ». Le ministre Anatole de Monzie a alors affirmé “qu’il est synonyme d’égalité scolaire et de développement de la gratuité, en somme, qui a dit que l’éducation nationale est le tronc commun”. Pendant le régime de Vichy, le terme “instruction publique” revient un temps, et ce n’est que le 23 février 1941 qu’il redevient “éducation nationale”. Lors des décennies suivantes, le ministère de l’Éducation a parfois ajouté différentes attributions, comme la jeunesse et les sports, l’enseignement supérieur ou la recherche.

Les réformes de l’académie unique pour les lycées pour tous les âges ont commencé à la fin des années 1950 et se sont achevées fin des années 1980, avec une démocratisation du lycée. En 1985, Jean-Pierre Chevènement, alors ministre de l’Éducation nationale, imagine un slogan : «il faut que 80 % de la classe d’âge obtiennent un baccalauréat », car cette année-là seulement 30% avaient obtenu leur bac. Un objectif qui coïncide presque avec son successeur l’auteur René Monory et “l’École La loi d’orientation“ ainsi qu’en 1989 par Lionel Jospin, alors ministre de l’Éducation nationale. L’innovation la plus notable de cette période est la création de la licence professionnelle en 1987. Il permet aux titulaires d’un BEP ou d’un CAP de terminer leurs études secondaires et même d’envisager des programmes post-bac.

Le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse pour la rentrée scolaire, a été l’un des premiers à développer une fonction d’évaluation : le premier travail de compétences des élèves a été initié il y a plus de 40 ans, et la création de la direction de l’évaluation et de la prospective au sein du ministère remonte à 1987. Aujourd’hui, le domaine de l’évaluation compte de nombreux Intervenants : Deux Inspecteurs en Chef (Inspecteur Général de l’Éducation Nationale et Inspecteur Général de l’Éducation Nationale et de la Recherche), Division de l’Évaluation de la Prévision et de la Performance, en dernier lieu le Bureau Ministériel de la Statistique et la Direction Générale de Éducation scolaire. Enfin, la Commission nationale d’évaluation du système scolaire créée par la loi n° 1, réalisée par les ministères chargés de l’éducation nationale et les résultats de ces évaluations, participent à la production des évaluations.

Les écoles

En 2020 et 2021, on recense que 56,8% des lycées et 4,9% des collèges ont des internats. Les collégiens représentent 0,4 % des stagiaires et les lycéens 7,5 %. Certains internats de lycées publics sont également utilisés pour les élèves post-baccalauréat bien après la rentrée scolaire.

Ecole Supérieure : Pour être admis vous devez réussir un concours d’entrée, examen, ou dossier. Cela concerne les Instituts d’Etudes Politiques (IEP), les Ecoles d’Ingénieurs et de Commerce, les Instituts Universitaires de Technologie (IUT), les Instituts Universitaires Spécialisés (IUP), et les établissements à droit d’accès “secondaire” tels que l’Institut National d’Administration, les Etablissements Nationaux d’Enseignement Supérieur, l’  Instituts polytechniques et centrales. Ces institutions forment principalement des cadres moyens et supérieurs du pays et des entreprises.

Grandes Ecoles : Elles proposent un programme d’enseignement supérieur en 5 ans. Les Grandes Ecoles sont spécialisées dans de nombreux domaines : ingénierie, communication, sciences, commerce, etc. L’accès aux Grandes Ecoles se fait sur concours. Par conséquent, de nombreux étudiants sont admis via des cours préparatoires. Il s’agit de stage de préparation à ces compétitions en deux ans.

Vie scolaire

Après la rentrée scolaire, les relations parents-école tendent à différer dans le premier et le second cycle : pour les plus jeunes, elles peuvent être routinières ou assez courantes, alors qu’à partir du secondaire, elles sont plus rares et distantes. La recherche scientifique a montré que l’attention des parents ou de la famille à la scolarité d’un enfant contribue à la réussite scolaire de celui-ci, et le Département d’État à l’éducation déclare : « Une bonne relation famille-école et une collaboration active contribuent à la réussite d’un enfant. »

D’après M. Hubert Montagner, ancien directeur de recherche à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale, le temps scolaire doit être conçu en fonction de l’âge de l’enfant. Plus ils sont petits, plus le temps de classe doit être court. De même, pour M. François Testou, professeur de psychologie à l’Université, “Il n’est pas normal que des enfants de 4 à 5 ans soient scolarisés dès l’âge de 10 à 11 ans“, ce dernier propose un âge -arrangement sensible pour la semaine scolaire.

Selon le sociologue Pierre Merle en 2016, le concept d’échec scolaire n’a émergé que récemment. Elle est apparue en 1959 après l’instauration de l’obligation scolaire jusqu’à l’âge de 16 ans. Avant, aucun diplôme n’était courant et le monde du travail était largement ouvert à ceux qui n’en avaient pas. Le sociologue a aussi relevé que la notion d’échec scolaire est liée à plusieurs indicateurs : “la sortie de l’école sans diplôme, le retard scolaire, la faiblesse des compétences scolaires, etc.

Lorsque l’on a 14-15 ans, on entre au lycée. Habituellement, au lycée, les élèves commencent à se dessiner un avenir. Par conséquent, ils peuvent choisir une direction très générale ou plus spécialisée. A la fin du lycée, tous les Français passent le « bac », un diplôme national qui récompense la fin des études secondaires. Le niveau de diplôme obtenu a une certaine influence sur l’insertion professionnelle des jeunes au moment de la première sortie du système éducatif, il conditionne l’insertion professionnelle pendant au moins sept ans. Un an après la sortie du système scolaire, les apprentis ont des taux d’emploi plus élevés que les étudiants formés à titre scolaire. Cependant, moins d’apprentis poursuivent leurs études car les conditions économiques sont un problème pour certaines classes sociales. Lorsque les diplômés postsecondaires  continuent leurs études, ils ont des taux d’emploi et des salaires nets médians plus élevés que les autres.

L’enseignement supérieur propose également des filières générales et professionnelles. La filière générale prépare aux licences, masters recherche et doctorats. La filière professionnelle prépare à un diplôme universitaire technique, licence professionnelle, master professionnel.

Lycées

La formule du “ lycée lieu de résidence “ a été adoptée par M. Cyprien Feilhes, Représentant National du Lycée UNI, qui a vu la nécessité d’élargir les activités parascolaires au lycée en ajoutant des clubs et des matières à option, qui seraient récompensés par des points pour le baccalauréat. Un lycée traditionnel “entre les quatre murs” peut ainsi se transformer en “lycée de campus”

Cependant, le nombre total d’heures au lycée reste encore très élevé même après les réformes du lycée général et technique qui ont commencé après le dernier semestre ce qui n’a pas augmenté les élèves du secondaire selon M. Rick Rosser.

Calendrier scolaire

Au cours du XXe siècle, la durée de l’année scolaire et le nombre d’heures connaissent plusieurs réductions. La diffusion des connaissances scientifiques apparaisse dans les années 70, suivant les rythmes des enfants mais aussi pour les plus jeunes, dont les rythmes ne sont pas assez adaptés, avec diverses propositions d’organisation de l’année scolaire et de la semaine scolaire afin d’intégrer cette nouvelle matière. Dans l’enseignement primaire, l’année scolaire 1969-1970 a été marquée par la suppression des cours du samedi après-midi et la réduction du temps scolaire hebdomadaire de 30 à 27 heures, les maîtresses et institutrices apporteront ensuite des perfectionnements pédagogiques le samedi après-midi. D’autres changements sont intervenus dans les méthodes d’enseignement et les horaires dédiés aux différentes catégories de matières. Par exemple en 1972, le jour de la semaine non scolaire, qui était le jeudi, est devenu le mercredi. En 1989, les élèves du primaire suivaient les cours 26 heures par semaine. Les années 1980 et 1990 ont vu des ajustements différents dans l’aménagement des vacances scolaires et la durée des vacances d’automne.

Dès lors, le rapport de l’Académie nationale de médecine “School Time and Children’s Health” recommande de retarder l’entrée des enfants en classe en créant un temps calme pour l’activité tôt le matin. Le psychologue François Testu estime qu’une structure « sas » devrait pouvoir accueillir les élèves avant et après l’école, où les activités non scolaires seraient encadrées par des animateurs qui interviendraient pendant les pauses déjeuner.

En 2008, l’école est passée d’une journée scolaire de 26 heures, quatre jours et demi par semaine (lundi, mardi, jeudi, vendredi et samedi matin), à une journée scolaire de 24 heures sur quatre jours. A partir de la rentrée 2013 (ou de la rentrée suivante pour les communes faisant une demande de dérogation), une semaine de quatre jours et demi d’école est mise en place, avec une demi-journée de cours du lundi au vendredi, le mercredi matin (ou, par dérogation, le samedi matin). Des heures d’activités parascolaires sont également définies. Les élèves du primaire ont 24 heures d’enseignement en classe par semaine, en plus de certaines activités éducatives supplémentaires (APC activités pédagogiques complémentaires). Néanmoins ces APC ne relèvent pas du temps d’enseignement obligatoire pour les élèves. Elles s’ajoutent aux heures de cours et nécessitent l’accord des parents. En 2008, sous l’injonction du ministre de l’éducation Xavier Darcos, les recteurs mettent en place le dispositif « stage de remise à niveau » qui concernent les élèves de CM2. Trois sessions sont organisées pendant les vacances scolaires, une semaine au printemps, la première semaine et la dernière semaine des vacances d’été. Ces stages durent 5 jours à raison de 3 heures d’enseignement quotidien pour le français et les mathématique avec un groupe restreint de 5 ou 6 élèves.

En 2017 et 2018, il y a eu un assouplissement certaines écoles réaffectant les 24 heures et les APC à quatre jours d’école par semaine. Quant aux heures d’école primaire françaises, elles étaient en 2004 les plus longues des pays européens.

Les invités de l’émission sur la rentrée – CREDIT : Faut qu’on en parle !