Sanofi se dit « étonné » par une offre tardive du fonds français PAI pour racheter Doliprane, après avoir engagé des négociations exclusives avec CD&R.

Rupture Doliprane France pénurie médicaments

Sanofi  – Faut qu’on en parle !

Le dossier du rachat de Doliprane prend un nouveau tournant. Ce jeudi 17 octobre 2024, le groupe pharmaceutique Sanofi a exprimé son « étonnement » après avoir reçu une offre améliorée du fonds d’investissement français PAI, hors des délais impartis, pour l’acquisition de sa filiale Opella, qui commercialise le célèbre médicament. Pourtant, Sanofi avait déjà annoncé, le 11 octobre, sa décision d’engager des négociations exclusives avec le fonds américain Clayton, Dubilier & Rice (CD&R).

Un processus déjà bien entamé

Sanofi a rappelé que la procédure pour trouver un partenaire potentiel pour Opella a été longue et minutieuse. « Tous les candidats à la prise de participation ont eu la même opportunité de remettre leur meilleure offre dans les délais impartis », a souligné le groupe dans son communiqué. C’est dans ce cadre que Sanofi s’étonne de la démarche tardive de PAI, le fonds d’investissement français, qui a proposé une nouvelle offre après la clôture du processus.

La décision de Sanofi de privilégier CD&R a suscité de nombreuses réactions, notamment parmi les responsables politiques et les syndicats. Ces derniers craignent que le passage sous pavillon américain d’un acteur clé comme Opella, avec Doliprane en tête de proue, ne compromette la souveraineté sanitaire de la France. De plus, des inquiétudes se manifestent concernant les emplois liés à cette activité stratégique pour l’Hexagone.

Les inquiétudes sur la souveraineté sanitaire

Depuis l’annonce de Sanofi, des responsables politiques et syndicaux ont fait part de leurs préoccupations sur les conséquences potentielles d’une cession à un groupe américain. Le Doliprane est l’un des médicaments les plus populaires en France, et son avenir sous contrôle étranger pourrait, selon eux, poser des questions de sécurité d’approvisionnement. Dans un contexte mondial marqué par des tensions sur les chaînes de production de médicaments, la gestion locale de ce produit emblématique prend une importance cruciale.

Face à ces inquiétudes, le gouvernement a indiqué qu’il demanderait des garanties à Sanofi et à CD&R pour protéger la souveraineté sanitaire du pays et préserver les emplois. Ces assurances seront probablement au cœur des discussions à venir, même si Sanofi semble, pour l’heure, maintenir son engagement envers le fonds américain.

Un rebondissement tardif

Malgré l’offre améliorée de PAI, la décision de Sanofi de négocier exclusivement avec CD&R semble pour le moment inchangée. Cependant, la proposition tardive du fonds français pourrait ajouter un nouvel élément à cette affaire déjà très médiatisée.