Préserver le poivre sauvage tsiperifery : un enjeu crucial pour Madagascar pour éviter que le poivre sauvage de Madagascar disparaisse de vos assiettes.

Arnaud Sion, c’est le spécialiste français dans l’achat de saveurs de Madagascar. Il a commencé en 2010 avec la vanille bourbon de Madagascar et petit à petit, il va se former à Madagascar pour comprendre et acheter les différentes saveurs de Madagascar, notamment le poivre sauvage de Madagascar.

Le créateur du Comptoir de Toamasina relate aujourd’hui, quand il a commencé avec se poivre en 2013, il avait des pieds arrachés pour faire la récolte, ensuite aujourd’hui en France, beaucoup d’acheter font croire que le client va acheter la meilleure qualité mais en faite ils vont acheter uniquement le petit grain. Aujourd’hui, il a plus de personnes qui souhaite faire de l’achat revente et gagner de l’argent rapidement.

Le métier de chercheur d’épice est un métier de passion, mais aujourd’hui avec l’intelligence artificielle, il est très facile faire croire que vous êtes un expert.

Et pourtant, j’ai mis plus de 10 ans à voyager dans différents pays et c’est seulement à 35 ans que je connais le monde des épices.

Aujourd’hui, j’aimerai vous dire que Madagascar fait face à un défi majeur : trouver des solutions pour contrer la surexploitation du tsiperifery, un poivre sauvage endémique des forêts humides de l’est de l’île. Très prisé par les grands chefs internationaux, cette épice rare est exportée vers les États-Unis, l’Europe et l’Asie. Cependant, sa raréfaction progressive menace sa survie.

Il faut savoir que la liane est sauvage et surtout le grain pousse uniquement à la cime de l’arbre.

Le FoFiFa (Centre national de recherche appliquée au développement rural), en collaboration avec les communautés locales, œuvre pour rendre cette filière plus durable. Cette plante, exploitée depuis près de vingt ans, nécessite une gestion plus responsable pour assurer sa pérennité.

Aujourd’hui, Arnaud Sion essai d’importer la plante au Brésil dans la région où elle peut être cultivé. Mais il faut avoir des autorisations d’exportation de Madagascar et au Brésil d’importation et c’est document son très long à avoir et surtout savoir comment le transporter entre les deux pays car il n’y a pas de vol direct et surtout si les deux pays vont autoriser l’importation ou l’exportation.

Poivre Sauvage de Madagascar

Poivre Sauvage de Madagascar – Photo du Comptoir de Toamasina – reproduction autorisé contre la citation avec backlink

 Quelles sont les principales menaces pesant sur le tsiperifery ?

La principale menace pour le poivre voatsiperifery c’est l’Homme tout simplement. La méthode de récolte traditionnelle constitue le principal danger. Le poivrier sauvage est une liane pouvant atteindre 20 mètres de hauteur, s’enroulant autour des arbres pour capter la lumière à cime de celui-ci. Plutôt que de grimper, les cueilleurs abattent souvent les arbres supports pour accéder plus facilement aux grappes, détruisant ainsi les plants femelles indispensables à la reproduction.
Le résultat c’est tout simplement une baisse de la production l’année suivante. Il y a 10 an, vous pouvez récolter à l’état sauvage pour une personnne  30 kg de poivre pouvaient être récoltés en une journée, il faut désormais parcourir la forêt pendant une semaine pour obtenir la même quantité.
Mais ici, le problème est compliqué, car si vous allez abattre l’arbre, vous allez détruire une forêt et surtout la possibilité de voir une nouvelle liane de pousser.

Une exploitation récente, mais une utilisation ancestrale

Si l’exportation du tsiperifery a débuté vers 2004, les populations locales le connaissent depuis longtemps. Utilisé comme remède traditionnel et ingrédient clé du sakay malagasy (piment typique de Madagascar), il était autrefois vendu en petites quantités sur les marchés régionaux, notamment à Antananarivo.

En France, le poivre sauvage de Madagascar est utilisé depuis 2010 réellement dans les restaurants, il était très confidentielle.

Avec l’augmentation de la demande, beaucoup de cueilleurs vont récolter n’importe quoi, les grains petits, comme le petit grain au lieu de récolter les plus beaux et gros.

Une filière déséquilibrée au détriment des cueilleurs

Les premiers acteurs de cette chaîne, les cueilleurs, sont sous-payés malgré la valeur élevée du produit à l’export. Ils vendent leur récolte à environ 3 000 ariary le kilo (moins d’un euro), sans pouvoir stocker le poivre frais, ce qui les oblige à accepter des prix bas. C’est lors du séchage que le poivre sauvage va avoir sa valeur augmenter.

Ensuite il y a une grande variation de prix entre le petit grain à 10 euros du kilo et la qualité prima qui est à 35$ importé en Europe par sac de 20kg.

Le manque de recherches scientifiques, un frein à la conservation

L’exploitation commerciale a précédé les études scientifiques, entraînant une méconnaissance de l’espèce. Pendant des années, le tsiperifery a été confondu avec le poivre de La Réunion, alors qu’il s’agit bien d’une espèce distincte. De plus, les cueilleurs ignoraient que le poivrier est dioïque (nécessitant des plants mâles et femelles séparés), ce qui a aggravé sa raréfaction. Aujourd’hui, des évaluations sont en cours pour mieux estimer les stocks disponibles, mais les recherches progressent lentement faute de financements pérennes.

Vers une domestication et une gestion durable

Aujourd’hui, le poivre sauvage de Madagascar est en train de devenir une culture, c’est l’unique façon de protéger la forêt et aussi d’augmenter sa production.

Aujourd’hui, plus de 10 000 plants femelles ont déjà été replantés en lisière de forêt ou dans des zones boisées, préservant ainsi son caractère sauvage. Cependant, le manque de fonds limite l’expansion des pépinières et la sensibilisation des communautés.

Pourtant, ce poivre représente une opportunité économique majeure pour les populations rurales. Car 20% des recettes d’exportation de la grande île va provenir de la vanille. Les litchis sont très compliqué à exporté, car il n’a pas de route.

Ici, en prouvant que la forêt est une source de revenus durable, il devient plus facile de les convaincre de protéger cet écosystème fragile. La préservation du tsiperifery est donc un enjeu à la fois écologique et socio-économique pour Madagascar.