Précarité alimentaire en hausse chez les jeunes : près de 30 % des bénéficiaires de l’aide ont moins de 35 ans, une situation accentuée par la crise.
Précarité alimentaire – CREDIT : VarActu
Selon une étude publiée par l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (Injep), près de 30 % des bénéficiaires de l’aide alimentaire en France ont moins de 35 ans. Ce chiffre, qui reflète les données recueillies en 2021, souligne l’impact de la précarité grandissante parmi les jeunes, exacerbée par les effets de la pandémie de Covid-19.
Un profil jeune et souvent parental
L’étude menée en collaboration avec l’Institut national de la statistique (Insee) et la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) montre que parmi les jeunes de moins de 35 ans recourant à l’aide alimentaire, les femmes inactives avec enfants constituent la majorité, représentant 41 % de cette tranche. Les étudiants suivent de près avec 37 %, tandis que 11 % sont des jeunes précaires en insertion professionnelle et un autre 11 % des personnes sans domicile fixe ou en situation de grande précarité.
La situation est particulièrement préoccupante pour les mères de famille inactives, qui font face à une double charge : celle de subvenir aux besoins de leurs enfants tout en gérant des ressources limitées. Cette vulnérabilité s’est accentuée avec la crise sanitaire, poussant un nombre croissant de jeunes adultes à chercher des solutions pour leurs besoins essentiels.
Une fréquence d’aide alimentaire alarmante
Parmi les jeunes bénéficiaires, six sur dix déclarent utiliser les services d’aide alimentaire une à deux fois par mois, et quatre sur dix s’y rendent une à deux fois par semaine. Ces chiffres témoignent de la dépendance de nombreux jeunes à ces dispositifs, qui englobent les épiceries sociales, les distributions de repas et, plus rarement pour eux, les colis alimentaires.
L’étude met également en lumière une disparité selon la nationalité : 66 % des bénéficiaires de moins de 35 ans sont de nationalité étrangère, un taux significativement plus élevé que celui des bénéficiaires plus âgés (37 %). Cette différence révèle la précarité marquée des jeunes étrangers, confrontés à des obstacles socio-économiques qui les rendent particulièrement vulnérables.
Un besoin croissant d’épiceries sociales
Concernant les modes d’accès, les jeunes de moins de 35 ans ont tendance à se tourner davantage vers les épiceries sociales et les distributions de repas, se rendant moins fréquemment aux points de collecte de colis que leurs aînés. Cette différence de choix souligne l’importance de l’accessibilité et de la flexibilité des structures d’aide pour les jeunes en situation de précarité.
Avec entre 2 et 4 millions de personnes ayant recours à l’aide alimentaire en France chaque année, soit 3 à 6 % de la population, la précarité alimentaire se révèle un problème de grande ampleur, appelant à des solutions adaptées pour les jeunes.