Paul Watson, fondateur de Sea Shepherd, demande l’asile politique en France pour éviter son extradition au Japon, annonce son ONG.
Paul Watson – PHOTO : Wikimédia Commons
Paul Watson, célèbre militant écologiste et défenseur des océans, a officiellement demandé l’asile politique à la France. Actuellement incarcéré depuis près de 90 jours à Nuuk, capitale du Groenland, Watson est sous le coup d’une demande d’extradition émise par le Japon pour des actions remontant à 2010. C’est lors d’une conférence de presse ce mercredi 16 octobre que l’ONG Sea Shepherd a révélé cette démarche, effectuée auprès d’Emmanuel Macron.
Un appel au secours depuis sa cellule
L’activiste de 73 ans, qui vivait en France avant son arrestation, a fait parvenir une lettre au président français le 4 octobre dernier. Dans cette missive manuscrite, transmise via Lamya Essemlali, présidente de Sea Shepherd France, Paul Watson sollicite « humblement et respectueusement » l’asile politique. Il y exprime son engagement de 50 ans pour protéger la vie marine à travers des actions non violentes, souvent controversées, contre les activités illégales de pêche. Selon l’un de ses avocats, François Zimeray, cette demande est un « appel au secours », visant à éviter une extradition vers le Japon, où il est accusé d’obstruction forcée au commerce, d’atteinte à l’intégrité physique, d’intrusion dans un navire et de vandalisme lors d’une campagne anti-baleiniers dans l’océan Austral.
Une extradition en suspens
Arrêté le 21 juillet dernier sur le pont de son vaisseau amiral, le M/Y John Paul DeJoria, alors qu’il se préparait à poursuivre un navire japonais, Watson est depuis en détention provisoire. Le Japon souhaite son extradition pour ses actions contre la flotte nippone il y a 14 ans. Malgré plusieurs demandes de libération rejetées par les juges groenlandais, une nouvelle audience est prévue pour le 23 octobre prochain, dans l’attente de la décision du ministère danois de la Justice sur la demande d’extradition.
Une demande de cœur
Les avocats de Paul Watson ont insisté sur l’importance de l’asile politique comme une reconnaissance internationale de la persécution dont il serait victime. « Si un grand État de droit lui accorde l’asile, cela signifie qu’il reconnaît qu’il est persécuté », a déclaré William Julié, avocat du militant. Depuis son arrestation, l’entourage d’Emmanuel Macron assure que l’Élysée « suit de près » la situation et reste diplomatiquement actif en coulisses.
Une décision imminente
Le gouvernement danois doit prochainement se prononcer sur l’extradition de Paul Watson vers le Japon. En attendant, cette demande d’asile politique représente un moyen pour le militant de maintenir la pression internationale et de continuer son combat pour la protection des océans.