Le courlis à bec grêle, espèce migratoire, est officiellement éteint selon une étude. Un drame pour la biodiversité européenne et un appel à agir.

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Extinction courlis à bec grêle biodiversité – CREDIT : Pixabay

La disparition du courlis à bec grêle marque un tournant tragique pour la faune européenne. Cet oiseau migrateur, autrefois présent dans les zones humides du continent, est officiellement déclaré éteint, selon une étude publiée dans la revue Ibis. Une première en Europe pour une espèce continentale d’oiseau, et une nouvelle qui alerte sur l’état critique de la biodiversité.

Une espèce disparue après des décennies sans observation

Le courlis à bec grêle, reconnaissable à son plumage clair et son long bec incurvé, a été observé pour la dernière fois en 1995 au Maroc, selon les chercheurs. En France, son dernier signalement remonte à 1968, dans la baie de l’Aiguillon, en Vendée. Ce migrateur nichait en Sibérie et en Finlande avant d’hiverner sur les côtes méditerranéennes. Sa disparition est désormais classée comme définitive, avec une probabilité de 96 %, selon les critères de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

Une extinction emblématique mais pas isolée

Sur les neuf espèces de courlis recensées, deux ont désormais disparu : le courlis à bec grêle et son cousin américain, le courlis esquimau, dont la dernière observation date de 1987. D’autres espèces de la même famille, comme le courlis cendré, sont également menacées. Depuis 1980, les populations de courlis cendrés ont chuté de moitié, poussant le ministère de la Transition écologique à suspendre sa chasse en France jusqu’en 2025.

Cette extinction illustre une tendance inquiétante : de nombreuses espèces autrefois communes, comme les moineaux, hirondelles et hérissons, voient leurs populations s’effondrer à travers l’Europe.

Une urgence pour la biodiversité

Pour Allain Bougrain-Dubourg, président de la Ligue de protection des oiseaux (LPO), l’extinction du courlis à bec grêle est un signal d’alarme. « Elle pourrait inaugurer une longue série macabre si nous n’agissons pas », prévient-il. La perte des habitats naturels, la pollution et les pratiques humaines, comme la chasse ou l’agriculture intensive, figurent parmi les principales causes de ce déclin.