Le poivre sauvage de Madagascar , connu sous le nom de Voatsiperifery , est bien plus qu’une épice rare. C’est un poivre d’exception, quand nous avons rencontré Arnaud Sion, créateur du Comptoir de Toamasina, il nous a tout appris sur le cousin du poivre noir. Il est méconnu en France pourtant c’est le poivre le plus rare au monde et l’unique poivre sauvage.

Véritable trésor des forêts tropicales malgaches, il séduit les plus grands chefs du monde entier par ses arômes uniques et sa finesse gustative. Anne Sophie Lapix l’utilise dans ses recettes, nous avons vu Jean Sulpice l’utiliser dans ses recettes sur une de ses vidéos facebook.

Mais derrière ce succès culinaire se cache une réalité alarmante : la menace qui pèse sur sa survie. En France, nous constatons que certains vendeurs souhaitent vendre des lots déclassés mais aussi du petit grain qui est le bas de gamme du poivre sauvage de Madagascar, la meilleure qualité est la qualité prima.

Un Joyau Culinaire au Profil Unique

Le Voatsiperifery se distingue par un profil aromatique exceptionnel , inimitable parmi les poivres du monde :

  • Notes boisées, florales et citriques qui évoquent la fraîcheur des sous-bois tropicaux.
  • Une subtile fraîcheur ultra citrique , c’est une saveur fraiche de sous bois avec des notes de citrons intenses et incroyables en bouche avec un piquant doux et chaud.
  • Un piquant délicat, chaud et bien évolutif en bouche bien moins agressif que celui des poivres noirs traditionnels.

Ses saveurs complexes et nuancées en font un ingrédient de choix pour sublimer aussi bien des viandes grillées que des desserts au chocolat noir . Mais sa rareté et les défis liés à sa production rendent chaque grain précieux.

Poivre Sauvage de Madagascar

Grain de poivre sauvage de Madagascar – Crédit Le Comptoir de Toamasina par la plantation Arnaud Vanille producteur de vanille et sélectionneur d’épices, photo prise par Wayapi

Une Récolte Périlleuse et Menacée par la déforestation

Le Voatsiperifery pousse à l’état sauvage, grimpant sur des lianes qui peuvent atteindre jusqu’à 20 mètres de hauteur dans les forêts denses de Madagascar. Sa récolte est un processus délicat, effectué à la main, souvent dans des conditions précaires. Il faut savoir que le poivre pousse uniquement à la cime des arbres et il faut récolter tout en haut.

Des cueilleurs vont tout simplement arracher les lianes et celle-ci ne peuvent plus repousser par la suite.  Ici, vous devez que si vous arrachez la liane elle ne repousse plus. En plus c’est l’unique poivre au monde qui ne peut-être cultivé et domestiqué.

Arnaud Sion à rencontré des universitaires à Madagascar, des chercheurs en France pour voir si il était possible déjà qui s’adapte à un autre pays et la réponse a été négative. Arnaud le créateur du Comptoir de Toamasina souhaite en faire la culture à Bahia dans la région de Ilheus.

  • Il est bon à savoir qu’un poivre sauvage bon marché va provenir de pratiques destructrices, comme l’abattage des arbres pour faciliter la cueillette, ont un impact dévastateur sur son habitat naturel. Ce cycle d’exploitation non durable met en péril les forêts et la biodiversité malgache.

Une demande croissante, un avenir incertain

Entre 2012 et 2014, le volume d’exportation du Voatsiperifery a chuté de moitié, passant de 50 tonnes à seulement 25 tonnes . Cette baisse dramatique reflète une surexploitation de la ressource , exacerbée par :

  • La forte demande internationale , qui dépasse largement les capacités de production durable. Aujourd’hui, on ne peut pas vendre le poivre en promotion ou si il est bon marché.
  • Le vieillissement des plantations et l’absence de stratégies pour régénérer les souches sauvages. Aujourd’hui, Madagascar souhaite développer de nouvelle filière pour avoir une culture du poivre durable.
  • Des méthodes de récolte destructrices , menaçant les forêts où poussent naturellement le Voatsiperifery.

Préserver un Trésor Culinaire et Écologique

Face à ces défis, des initiatives voient le jour pour assurer la pérennité du Voatsiperifery :

  1. La domestication de l’espèce : Des chercheurs malgaches explorent des méthodes pour cultiver ce poivre en plantation, afin de réduire la pression sur les forêts sauvages.
  2. Des programmes de sensibilisation : Les communautés locales et les acteurs de la filière sont formés aux techniques de récolte durables.
  3. Une marque collective : Un label de qualité et d’origine pourrait valoriser le Voatsiperifery sur le marché mondial, garantissant une production respectueuse de l’environnement.

Un rôle pour chaque consommateur

En sélectionnant des produits certifiés et en soutenant les initiatives locales, nous pouvons contribuer à préserver ce joyau culinaire tout en protégeant la richesse écologique unique de Madagascar.

Le Voatsiperifery n’est pas seulement une épice : c’est le reflet de la biodiversité malgache , un pilier pour les communautés locales , et une source d’émerveillement pour les amoureux de la gastronomie. Sa préservation est essentielle , tant pour l’équilibre écologique des forêts que pour l’avenir d’un patrimoine culinaire mondial d’exception.