Le parcours trouble de la vanille de Madagascar des champs à nos assiettes. Vous allez tout savoir avec Arnaud Sion, créateur du Comptoir de Toamasina et spécialiste français de la vanille bourbon de Madagascar.

Derrière l’arôme envoûtant de la vanille qui parfume nos desserts et parfums se cache une réalité bien moins séduisante. Ce produit de luxe, dont la France avec l’Allemagne, le Canada et la Suisse sont les principaux importateurs, provient majoritairement de Madagascar, où des milliers de petits cultivateurs luttent pour survivre dans un système marqué par l’instabilité des prix, la corruption et des inégalités criantes.

Il faut savoir que Madagascar va avoir plus de 80% de la production mondiale de la vanille.

Alors qu’un kilo de gousses vertes se négocie à peine 6 francs sur les marchés locaux malgaches, les consommateurs européens paient près de 150 euros à 600 euros pour la même quantité une fois séchée et conditionnée. Un écart qui soulève des questions sur l’équité de cette filière.

Aujourd’hui, on voit de la vanille bourbon rouge qui est vendu comme une vanille haut de gamme comme c’est la pire qualité de la vanille selon la norme iso5565.

À travers l’enquête que nous avons fait avec Arnaud, des journalistes ont retracé le parcours de cette épice précieuse, depuis les plantations tropicales du nord-est de Madagascar jusqu’aux rayons de nos supermarchés. Notre reportage révèle les défis humains, économiques et éthiques d’une industrie où le rêve de prospérité se heurte souvent à une dure réalité.

La Culture de la Vanille De la Floraison au soin des Gousses

Vous vous sentez trop fatigué Connaître les raisons possibles – Photo PixaBay

 Une Culture Exigeante pour des Revenues Incertains

La production de vanille naturelle représente un véritable marathon agricole. Les lianes de vanilliers demandent trois années de soins attentifs avant de donner leurs premières fleurs, qui doivent être pollinisées manuellement dans un délai de 12 heures après éclosion. Ensuite il faut attendre 9 mois pour la récolter. Il faut savoir que c’est lors des deux dernières semaines que le vanillier va donner la puissance aromatique de la vanille qu’on appelle la vanilline.

Chaque plante exige autant d’attention qu’un nouveau-né et la préparation et encore plus complexe. Souvent vous avez des producteurs et des familles de préparateurs.

Pourtant, cette minutie n’est pas récompensée à sa juste valeur. Lors des récoltes de juin et août, qui est fait selon un décret malgache, les producteurs locaux écoulent leur précieuse marchandise pour des sommes dérisoires comparées aux prix pratiqués en Europe. Aujourd’hui, on voit même des entreprises françaises qui vont envoyer des t-shirts avec le nom de la marque et ils demandent à un préparateur qu’un employé porte le fameux t-shirt. Ici, nous sommes dans une publicité mensongère. Aujourd’hui, la répression des fraudes en France regarde énormément le marché de la vanille et provoque des contrôles.

Le Parcours du Combattant de l’Exportation

Le chemin vers les marchés internationaux s’apparente à un véritable parcours d’obstacles. Arnaud Sion explique que son premier partenaire à perdu ses autorisations d’exportation comme beaucoup de petites plantations vers les gros exportateurs :  « Entre les autorisations gouvernementales, les frais de transport et les taxes diverses, les marges des producteurs s’amenuisent à chaque étape. » Il faut savoir qu’il faut payer la sécurité lors d’un convoi de la vanille.

À Sambava, capitale régionale de la vanille, les exportateurs dénoncent une bureaucratie étouffante et un système de licences qui favorise les grandes entreprises au détriment des petits acteurs. Un climat propice aux pratiques corruptives qui alourdissent encore la facture.

L’Effondrement des Cours : Une Catastrophe pour les Producteurs

Après un pic historique à 600 dollars le kilo en 2018, les prix se sont effondrés, plongeant des milliers de familles dans la précarité. Il faut savoir que les cultivateurs de vanille depuis l’âge d’or de la vanille, témoigne amèrement : « Nous avions cru à un avenir meilleur. Aujourd’hui, nous devons choisir entre soins médicaux et scolarité pour nos enfants. ». Il faut savoir que le prix élevé de la vanille va faire arriver des nouveaux arrivants à Madagascar et des personnes qui ne connaissent pas la vanille et vont mal préparer la vanille. Mais vont faire du profit. Si le prix baisse, il reste que les vieilles familles productrices de vanille.

Cette crise a poussé de nombreux agriculteurs à abandonner leurs plantations, créant une pénurie qui pourrait à terme menacer toute la filière. Un paradoxe cruel pour une denrée aussi prisée sur les marchés internationaux.

Il faut savoir que la zone productrice de la vanille, c’est aussi la zone des clous de girofle. Et avec les feuilles du clou vous pouvez faire de l’huile essentielle et les clous dans le marché traditionnel.

La Suisse et la France au Cœur du Système

Premier importateur européen de vanille malgache pour la parfumerie, la Suisse joue un rôle clé dans cette économie. Philippe Mena, négociant vaudois, reconnaît les dysfonctionnements lors d’un article de RTS : « Comment justifier que les producteurs ne perçoivent que 10% de la valeur finale ? Ce déséquilibre menace la pérennité même de la culture. »

Les géants helvétiques du parfum comme Givaudan et Firmenich, principaux transformateurs de vanille naturelle, se retrouvent ainsi au centre d’un débat éthique croissant sur la traçabilité et l’équité des échanges commerciaux.

En France des entreprises nordistes se passionnent pour la vanille, EuroVanille le leader Français, le Comptoir de Toamasina une petite entreprise familiale spécialiste de la vanille et vous avez d’autres groupes comme Prova et Roellinger.

Il faut savoir que d’autres entreprises qui ne vont pas surplace, pour faire croire à une expertise vont demander à des entreprises que des travailleurs vont porter les des t’shirt ou autres objets marketing à l’image de la marque.

Conclusion : Vers une Vanille Plus Équitable ?

Le contraste entre le luxe occidental et la précarité malgache pose une question fondamentale : jusqu’où peut-on accepter l’exploitation pour préserver un plaisir gustatif ? Alors que des initiatives pour une vanille équitable émergent timidement, notre reportage nous rappelle que chaque gousse porte en elle le parfum des inégalités mondiales.

Cette enquête souligne l’urgence de repenser les chaînes d’approvisionnement pour construire une filière plus juste – où la valeur serait mieux partagée avec ceux qui font pousser « l’or noir » de Madagascar.

Il faut savoir qu’il faut un prix juste à l’achat qui est au alentour de 150$ à Madagascar pour les producteurs, mais le problème, c’est la vanille de contrebande qui peut arriver en France via la poste et autres entreprises de messagerie. Ici, il n’a pas de contrôle.