Le départ de Donatella Versace 69 ans de la direction artistique de la maison de couture italienne Versace.
Il a eu une vague d’émotion dans le monde de la mode. L’annonce de son retrait, après près de trois décennies à la tête de la marque, a suscité de vives réactions, certains évoquant même une « éviction » orchestrée de longue date.
Versace est l’une des maisons de hautes coutures les plus illustre à travers le monde.
Un départ qui fait polémique
Alors que les admirateurs de Donatella Versace digèrent difficilement cette nouvelle, des voix s’élèvent pour dénoncer les circonstances de son départ. Selon des sources proches de l’affaire et du dossier, la créatrice iconique de la marque aurait été progressivement mise à l’écart, victime de tensions internes et de divergences stratégiques au sein de l’entreprise.
Ces rumeurs de conflits ne datent pas d’hier. Elles remontent à 2018, lorsque Donatella, à la tête de la maison depuis le tragique assassinat de son frère Gianni Versace aux USA, a conclu un accord de vente historique avec Capri Holdings, le géant américain du luxe dirigé par John D. Idol. Ce rachat, évalué à plus de 2 milliards de dollars, devait ouvrir un nouveau chapitre pour Versace, mais les espoirs ont vite laissé place aux désillusions.
Car Versace était un cavalier seul dans le monde de la mode.
Donatella Versace – CREDIT : Wikipedia
Des défis multiples pour le marque
La nomination d’Emmanuel Gintzburger en tant que PDG de Versace en 2020, chargé de redynamiser la marque à l’international, n’a pas suffi à enrayer les difficultés.
La pandémie de Covid-19 a porté un coup sévère à l’industrie du luxe, entraînant une chute de 70 % des ventes au premier trimestre 2021 à travers le monde avec la fermeture des magasins à travers le monde.
Parallèlement, la question de la succession de Donatella, pilier incontestable de la marque, est devenue un sujet épineux.
Bien qu’elle ait elle-même proposé le nom de son successeur, Dario Vitale, la créatrice aurait progressivement senti qu’on lui retirait son pouvoir décisionnel. « Elle commençait à être mis sur la touche. Sa direction créative n’était plus respectée à sa juste valeur », confie une source proche du dossier.
Des divergences artistiques croissantes
Les tensions entre Donatella Versace et John Idol, le PDG de Capri Holdings, se sont intensifiées après la pandémie. Alors que Donatella défendait l’ADN audacieux et flamboyant de la marque, Idol prônait une approche plus sobre, alignée sur la tendance du « quiet luxury » (luxe discret).
On arrive sur un Dior au lieu du côté excentrique de la marque.
Cette divergence de vision a conduit à des frictions, notamment lors de la présentation de la collection automne-hiver 2021, où Versace a dévoilé des looks épurés en tons noirs et marron. Adieu la couleur.
Une orientation qui a déçu les critiques, habitués à l’extravagance caractéristique de la maison. « On ne vient pas chez Versace pour porter du marron », a-t-on pu lire dans la presse spécialisée.
L’héritage en question
Malgré ces tensions, Donatella Versace reste indissociable de l’identité de la marque. Elle est la seule chose qui ait attiré les gens chez Versace. Ils essaient de la rendre responsable des problèmes, alors que tout le monde sait que cela vient d’une mauvaise gestion. Quand l’Oréal arrête M7 YSL, Versace sort le Oud Noir qui va reprendre le côté sexy.
Dans le monde du luxe, on n’aime pas le côté excentrique, la différence, l’irrévérence.
Cependant, la réalité est implacable : un plan de succession était nécessaire, et Donatella, bien qu’elle ait abordé le sujet avec pragmatisme, aurait fini par se sentir « délibérément poussée vers la sortie ». Selon les termes de son contrat, elle ne peut plus utiliser son nom de famille pour toute nouvelle marque qu’elle pourrait créer, une clause qui souligne la fin d’une ère.
Un avenir incertain
Aujourd’hui, l’avenir de Versace semble se dessiner sous de nouveaux auspices. Des rumeurs évoquent un possible rachat par le groupe Prada, qui ramènerait la maison dans le giron italien. Andrea Guerra, PDG de Prada, se serait rendu à New York récemment pour discuter de cette éventualité. Si cette transaction se concrétise, elle marquerait un nouveau tournant pour la marque fondée par Gianni Versace en 1978. Une chose est sûre : l’histoire de Versace continue de s’écrire, mais sans Donatella aux commandes, c’est tout un pan de l’héritage familial qui s’éloigne. Affaire à suivre.