Fin de la généralisation des 2 heures de sport au collège : recentrage sur les REP et intégration au pass-sport. Une mesure qui suscite le débat.

sport au collège

sport au collège – CREDIT : VarActu

L’arrêt de la généralisation des deux heures de sport supplémentaires au collège (2HSC), un programme lancé pour pérenniser l’héritage des Jeux olympiques de Paris 2024, suscite un débat houleux. Si le ministère de l’Éducation nationale justifie cette décision par des limites dans le déploiement du projet, cette annonce a provoqué de vives réactions, notamment de la part de Léon Marchand, quadruple champion olympique.

Une réponse aux critiques

Le programme, abandonné dans sa forme initiale, visait à renforcer la place du sport dans les établissements scolaires et à promouvoir un mode de vie plus actif chez les jeunes. Cependant, dans une circulaire du 7 novembre, le ministère a annoncé que cette généralisation n’était « pas tenable ». Léon Marchand a exprimé sa déception sur les réseaux sociaux, qualifiant cette décision d’échec avec un émoji de clown triste. En réponse, la ministre de l’Éducation, Anne Genetet, a assuré sur X (ex-Twitter) que l’ambition n’était pas abandonnée mais « adaptée pour être plus juste et efficace ».

Une mesure recentrée sur les élèves prioritaires

Le ministère des Sports, dans un communiqué, a précisé que le programme continuerait mais avec un recentrage sur les élèves des réseaux d’éducation prioritaire (REP et REP+). Cette adaptation permet désormais à 570 000 collégiens de bénéficier des deux heures de sport, contre seulement 35 000 lors des deux premières années d’expérimentation dans 700 collèges. L’objectif est de cibler les jeunes issus de territoires où le taux de licences sportives est faible.

Une intégration au pass-sport

En 2025, le programme 2HSC sera intégré au dispositif pass-sport, une aide financière pour inciter les jeunes défavorisés à pratiquer une activité sportive. Cette fusion s’accompagnera d’un budget commun de 86,4 millions d’euros, soit une baisse de 13,4 millions par rapport à 2024. Ce recentrage budgétaire suscite des interrogations, bien que le député Benjamin Dirx, rapporteur pour la commission des Finances, ait salué l’orientation.

Des bienfaits avérés mais des limites

Selon un rapport de l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (Injep), le programme 2HSC a montré des effets positifs sur la santé des collégiens. Toutefois, il a surtout bénéficié aux élèves déjà sportifs, et un tiers des non-sportifs inscrits ont quitté le dispositif en cours de route.