L’Espagne pleure près de 100 morts après des inondations catastrophiques dans la région de Valence. Le pays observe trois jours de deuil.
espagne inondations – CREDIT : VarActu
L’Espagne se réveille en deuil après des inondations sans précédent qui ont frappé le sud-est du pays, laissant un bilan humain tragique. Selon les autorités, 95 personnes ont péri dans cette catastrophe naturelle, principalement dans la région de Valence, où les trombes d’eau ont submergé plusieurs localités. Les opérations de secours, toujours en cours, sont marquées par des témoignages poignants et une profonde tristesse.
Valence : l’épicentre d’une catastrophe dévastatrice
La région de Valence, particulièrement affectée, déplore à elle seule 92 victimes. À Utiel, ville durement frappée, des résidents abasourdis décrivent l’ampleur des pertes. « Il n’y a plus rien à sauver… j’ai tout perdu en une nuit », confie Emilio Muñoz, un habitant septuagénaire dont le domicile a été englouti par les eaux et la boue. La pluie a cessé mercredi, mais les précipitations historiques des jours précédents ont laissé des milliers d’habitants sans électricité ni accès aux ressources de base.
Dans le petit village de Chiva, situé à l’ouest de Valence, il est tombé en quelques heures 491 litres d’eau par mètre carré, soit l’équivalent d’une année entière de précipitations. Malgré une alerte rouge émise par l’Agence nationale de météorologie (Aemet), les habitants ont été surpris par la violence de l’événement, trop intense pour leur permettre de s’abriter à temps. Les services d’urgence de la région ont mené plus de 200 opérations de sauvetage terrestres et 70 aériennes pour tenter d’extraire les résidents piégés par les eaux montantes.
Un deuil national et des questions en suspens
Face à l’ampleur de la tragédie, le gouvernement espagnol a décrété trois jours de deuil national. Le Premier ministre Pedro Sánchez s’est engagé à se rendre sur place pour évaluer l’ampleur des dégâts et soutenir les familles endeuillées. Dans une allocution, il a exprimé son soutien aux sinistrés, tandis que le roi Felipe VI, « dévasté » par les pertes, a adressé ses condoléances aux victimes.
Certains pointent du doigt la gestion de la crise, suggérant que les autorités locales auraient tardé à alerter la population. Toutefois, cette catastrophe met aussi en lumière les effets inquiétants du changement climatique. Le phénomène de la « gota fria », courant en automne sur la côte méditerranéenne, est une dépression atmosphérique qui cause des pluies torrentielles. Les scientifiques soulignent que les épisodes météorologiques extrêmes, tels que ces pluies diluviennes, deviennent plus fréquents et intenses, exacerbés par le réchauffement global.
