Henri Borlant, dernier survivant des enfants déportés à Auschwitz, s’est éteint à 97 ans, laissant derrière lui un précieux témoignage sur la Shoah.

Cracovie Henri Borlant décès survivant Auschwitz

Henri Borlant décès survivant Auschwitz – CREDIT : VarActu

Henri Borlant, figure majeure du témoignage sur la Shoah en France, est décédé mardi 3 décembre 2024 à l’âge de 97 ans, a annoncé le Mémorial de la Shoah. Il était le dernier survivant parmi les 6 000 enfants juifs de moins de 16 ans déportés depuis la France à Auschwitz en 1942.

Une vie marquée par l’horreur et le devoir de mémoire

Né à Paris le 5 juin 1927, Henri Borlant, alors adolescent de 15 ans, avait été arrêté avec son père, son frère et sa sœur lors d’une rafle en 1942. Déporté à Auschwitz, il a survécu à trois ans d’enfer dans différents camps, dont Buchenwald, avant de s’enfuir en 1945, peu avant l’arrivée des troupes américaines. Seul rescapé de sa famille, il portait sur son avant-bras gauche le matricule 51055, souvenir indélébile d’un passé qu’il a longtemps gardé secret.

Après des décennies de silence, Henri Borlant a choisi de devenir un « passeur de mémoire », considérant qu’il avait un devoir sacré de témoigner des atrocités vécues. Il s’est notamment consacré à transmettre son histoire auprès des jeunes générations, multipliant les interventions dans les écoles et les lycées. Pour lui, « le témoignage est essentiel pour prévenir la répétition de l’indicible ».

Une figure humble et engagée

Henri Borlant était profondément marqué par les valeurs transmises par ses parents, des juifs non pratiquants d’origine russe et ukrainienne qui avaient fui l’antisémitisme pour s’installer en France. Ce sentiment d’appartenance à la nation française a toujours habité Henri, qui voyait dans la France la patrie des droits de l’homme, malgré les blessures infligées par la collaboration et la déportation.

Son témoignage, recueilli dans son livre Merci d’avoir survécu publié en 2012, restera un document poignant sur l’horreur de la Shoah et la résilience humaine. La Fondation pour la mémoire de la Shoah a salué avec émotion son engagement et son humilité.

Un héritage inestimable

Le décès d’Henri Borlant marque la fin d’une époque où les témoins directs de la Shoah peuvent encore raconter leur histoire. À travers son engagement, il a permis de perpétuer la mémoire des millions de victimes et de transmettre un message d’espoir et de vigilance.