La réforme des arrêts maladie des fonctionnaires allonge les jours de carence et plafonne la rémunération, avec un effort budgétaire de 1,2 milliard d’euros.
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La réforme des arrêts maladie des fonctionnaires, inscrite au projet de loi de finances 2025, est examinée par la commission des Finances ce lundi 28 octobre. Pour atteindre un objectif de 1,2 milliard d’euros d’économies, le gouvernement propose un allongement des jours de carence à trois jours, contre un actuellement, et plafonne la rémunération des congés maladie ordinaires à 90 % du salaire pendant les trois premiers mois, au lieu de 100 % aujourd’hui.
Une réforme qui suscite débat
Ce plan, présenté dans le cadre d’une politique d’économies de 5 milliards d’euros, s’inscrit dans une série de réductions budgétaires qui affectent divers domaines publics, dont l’aide au développement, la culture et le verdissement des véhicules. Selon les services du ministère de la Fonction publique, l’augmentation des jours de carence et la réduction du taux de rémunération visent à rapprocher les fonctionnaires des conditions du secteur privé. Le ministère justifie ces mesures par une forte hausse de l’absentéisme dans la fonction publique, avec un nombre de jours d’absence ayant bondi de 43 millions en 2014 à 77 millions en 2022.
Un effort budgétaire partagé
Pour l’État, l’objectif global est de réduire les dépenses publiques de 40 milliards d’euros, dont une large part repose sur les restrictions budgétaires dans les différents ministères. Outre la fonction publique, des coupes significatives sont attendues dans les politiques publiques : une réduction de 640 millions pour l’aide au développement, 55 millions pour la culture, et 300 millions pour les subventions aux véhicules verts. Cette enveloppe pour le verdissement des transports passera de 1 milliard à 700 millions d’euros, complétée par des aides via les certificats d’économie d’énergie.
Dialogue avec les syndicats et suppressions de postes
La réforme des congés maladie n’est qu’une partie d’un effort d’ajustement plus large, qui prévoit aussi la suppression de 3 200 postes dans la fonction publique, répartis sur plusieurs ministères. Laurent Saint-Martin, ministre du Budget, souligne que cet effort « complémentaire » s’inscrit dans une volonté de maîtriser le déficit public. Guillaume Kasbarian, ministre de la Fonction publique, reconnaît que ce plan pourrait susciter des réactions, mais défend des décisions qu’il juge nécessaires pour éviter à terme des coupes plus drastiques dans les effectifs.
Avec la promesse d’un dialogue ouvert avec les organisations syndicales, le gouvernement espère que cette réforme, bien qu’impopulaire, contribuera à restaurer une certaine stabilité budgétaire. Les ministères de la Défense, de l’Intérieur et de la Justice échapperont toutefois aux restrictions, conservant ainsi leurs ressources.