Procès de l’assassinat de Samuel Paty : huit accusés jugés à Paris pour leur rôle présumé dans cet acte terroriste marquant.

Procès de l’assassinat de Samuel Paty

Procès de l’assassinat de Samuel Paty – CREDIT : Wikimédia Commons

Quatre ans après l’assassinat du professeur Samuel Paty, un procès s’ouvre ce lundi à Paris pour juger huit personnes impliquées dans cette tragédie. Jusqu’au 19 décembre, la cour d’assises spéciale de Paris examinera les accusations portées contre les amis de l’assaillant et les instigateurs présumés d’une campagne de haine qui a conduit au meurtre du professeur d’histoire-géographie.

Une France bouleversée par un acte terroriste

Le 16 octobre 2020, Samuel Paty est assassiné à Conflans-Sainte-Honorine, poignardé puis décapité par Abdoullakh Anzorov, un réfugié tchétchène de 18 ans, qui lui reprochait d’avoir montré des caricatures de Mahomet dans le cadre d’un cours sur la liberté d’expression. Cet acte ignoble a plongé la France dans une onde de choc, soulignant une nouvelle fois la persistance de la menace terroriste.

Parmi les huit accusés, deux amis proches d’Anzorov, Azim Epsirkhanov et Naïm Boudaoud, sont jugés pour complicité d’assassinat terroriste, un crime passible de la réclusion criminelle à perpétuité. Les deux hommes, qui ont accompagné Anzorov pour acheter un couteau et des armes Airsoft la veille de l’attentat, réfutent toute connaissance des intentions meurtrières de leur ami, affirmant qu’il n’avait jamais évoqué la polémique autour des caricatures.

Une campagne de haine et de manipulation

Le procès mettra également en lumière le rôle de Brahim Chnina, le père d’une élève, et d’Abdelhakim Sefrioui, un militant islamiste, accusés d’avoir amplifié la haine contre Samuel Paty. Chnina, mécontent des enseignements du professeur, aurait relayé sur les réseaux sociaux une version mensongère des faits rapportée par sa fille, qui prétendait avoir été exclue pour s’être opposée à la présentation de caricatures. En réalité, l’élève n’avait pas assisté au cours en question, mais cette fausse version a enflammé les réseaux sociaux, désignant le professeur comme cible.

Chnina et Sefrioui, accusés d’association de malfaiteurs terroriste, risquent jusqu’à 30 ans de réclusion pour avoir sciemment contribué à la campagne de haine. Les deux hommes, en détention provisoire depuis 2020, nient avoir incité directement à la violence et affirment ne pas avoir eu connaissance des intentions d’Anzorov.

Un procès pour éclairer et rendre justice

Les autres accusés, dont trois hommes présents dans des groupes de discussion sur Snapchat avec Anzorov, sont jugés pour association de malfaiteurs terroriste. Priscilla Mangel, seule femme parmi les accusés, est soupçonnée d’avoir conforté l’assaillant dans son projet. L’audience, prévue jusqu’au 19 décembre, devrait permettre d’examiner chaque implication et de répondre aux attentes de la famille de Samuel Paty, qui souhaite obtenir justice pour ce crime tragique.