De The Guardian à Greenpeace, de nombreux acteurs désertent X, dénonçant son climat toxique et une modération insuffisante sous Elon Musk.
Boycott X médias associations Elon Musk – CREDIT : Pixabay
Face à une montée incontrôlée de discours haineux et à une modération jugée insuffisante, de nombreux médias, entreprises et associations ont décidé de quitter X (anciennement Twitter), la plateforme rachetée par Elon Musk en octobre 2022. Parmi les derniers déserteurs, Greenpeace France, qui a annoncé le 22 novembre se retirer définitivement.
Une vague de départs
Le journal britannique The Guardian a été le premier grand média européen à quitter X, le 13 novembre, dénonçant la « toxicité de cette plateforme et son propriétaire Elon Musk ». Depuis, une série de médias, tels que Ouest-France, Sud Ouest, La Vanguardia en Espagne ou encore Dagens Nyheter en Suède, ont suivi, dénonçant un climat devenu invivable.
Dans un communiqué, Ouest-France précise qu’un retour ne serait envisageable que si X devenait un « espace régulé et respectueux des personnes ». Quant à Greenpeace France, l’association accuse la plateforme de favoriser la prolifération de discours haineux, climatosceptiques et extrémistes, notamment via ses algorithmes.
Le mouvement ne concerne pas uniquement les médias et associations. Des entreprises comme Disney, Apple, Paramount et Balenciaga ont suspendu leurs campagnes publicitaires sur X, dénonçant une dérive de la plateforme. Du côté sportif, les clubs de football allemands Sankt Pauli et Werder de Brême ont également pris leurs distances.
La gestion de Musk au cœur des critiques
Depuis son rachat pour 44 milliards de dollars, Elon Musk a profondément modifié le fonctionnement de la plateforme. Les licenciements massifs, touchant 80 % des effectifs, ont particulièrement affecté les équipes chargées de modérer les contenus abusifs. Cette « purge » a permis la réactivation de nombreux comptes de personnalités controversées, comme Alex Jones, un complotiste notoire.
En parallèle, les détracteurs pointent du doigt les positions politiques de Musk, qui fusionne de plus en plus X avec ses propres ambitions et celles de Donald Trump. Musk lui-même a été accusé de relayer de fausses informations, notamment sur la présidentielle américaine, influençant indirectement la victoire de Trump en 2024.
Un climat devenu invivable
Pour de nombreux médias et associations, la plateforme atteint aujourd’hui « un niveau de toxicité sans précédent ». En dépit de chiffres officiels montrant une augmentation des suspensions de comptes pour harcèlement ou usurpation d’identité, beaucoup estiment que ces modérations sont parfois arbitraires, voire motivées par des raisons politiques.
En réponse, les alternatives comme BlueSky ou Mastodon commencent à attirer les utilisateurs, tandis que X perd en crédibilité et en influence.