Dominique Pelicot encourt 20 ans de réclusion pour avoir orchestré les viols répétés de sa femme à Mazan. Le procès entre dans sa phase finale.

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Procès des viols de Mazan – CREDIT : VarActu

Le procès des viols de Mazan, qui se tient depuis onze semaines devant la cour criminelle de Vaucluse, entre dans sa phase finale. Ce lundi 25 novembre, le parquet a requis la peine maximale de 20 ans de réclusion criminelle à l’encontre de Dominique Pelicot, 71 ans. L’accusé a été qualifié de « chef d’orchestre » de crimes perpétrés pendant près d’une décennie sur son épouse.

Une décennie d’horreur à Mazan

De 2011 à 2020, Dominique Pelicot a méthodiquement drogué sa femme avec des anxiolytiques pour la violer à leur domicile conjugal, à Mazan (Vaucluse). Il a également organisé le viol de son épouse par des dizaines d’hommes, âgés de 26 à 74 ans, recrutés sur un site aujourd’hui interdit, Coco.fr. Au total, 51 coaccusés comparaissent dans cette affaire, 18 étant détenus, 32 libres et un jugé en fuite.

Selon la procureure adjointe, Laure Chabaud, les actes de Dominique Pelicot relèvent d’une volonté « de soumission et d’humiliation » exercée sur celle qu’il présentait comme « la personne qu’il chérissait le plus ». La magistrate a insisté sur la gravité des faits, qualifiant les agissements de l’accusé d’« abjects ».

Une reconnaissance des faits par l’accusé

Dominique Pelicot, qui encourt la peine maximale de 20 ans de réclusion criminelle, n’a jamais cherché à nier ses actes. Dès l’ouverture du procès en septembre dernier, il s’était décrit comme un « violeur », reconnaissant pleinement ses crimes. Lors de sa dernière déclaration, il avait avoué : « Je suis coupable de ce que j’ai fait […] J’ai tout gâché, j’ai tout perdu. Je dois payer. »

Malgré les aveux de l’accusé principal, certains avocats de la défense ont tenté d’insinuer que la victime, Gisèle Pelicot, aurait pu ingérer volontairement les substances qui l’ont rendue inconsciente, ce qu’a fermement réfuté la procureure.

Un procès emblématique

Ce procès est devenu un symbole des violences sexuelles extrêmes et de la soumission chimique. Pour les avocats de Gisèle Pelicot, le verdict sera aussi un « choix de société », tant les enjeux sont cruciaux pour les droits des femmes.

Le jugement, attendu d’ici le 20 décembre, pourrait marquer un tournant dans la lutte contre les violences sexuelles en France.