Nouvelle vague de manifestations d’agriculteurs en France contre des conditions difficiles et le projet de traité Mercosur. Découvrez les raisons de la colère.

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agriculteur – CREDIT : Pixabay

Après un hiver marqué par des manifestations, le monde agricole prépare un nouveau mouvement de contestation en France. Les syndicats, dont la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs, annoncent une série d’actions dès la mi-novembre pour dénoncer des conditions de travail de plus en plus difficiles. L’objectif : alerter sur des problématiques qui perdurent et sur l’impact du projet de traité de libre-échange avec le Mercosur.

Un contexte économique tendu pour les agriculteurs

En cette fin d’année, les agriculteurs font face à un contexte particulièrement difficile. Les récoltes d’automne touchent à leur fin, et les exploitations, déjà fragilisées, subissent de nouveaux coups durs. Les maladies comme la fièvre catarrhale ovine (FCO) et la grippe aviaire ont lourdement frappé le secteur de l’élevage. Par ailleurs, des conditions climatiques extrêmes, notamment des excès d’eau, ont impacté les récoltes, entraînant la pire moisson de blé en quarante ans et une chute de 23 % de la production viticole par rapport à l’année précédente.

Les tensions se cristallisent également autour des trésoreries des exploitations. Les aides d’urgence annoncées par le gouvernement, telles que les fonds pour le secteur ovin ou le soutien à la viticulture, peinent à se concrétiser sur le terrain. La ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, reconnaît elle-même que ces mesures n’ont pas encore eu l’effet escompté, laissant les agriculteurs dans l’attente de solutions tangibles.

Mercosur : un accord commercial qui attise la méfiance

Le projet de traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur pourrait bien être l’élément déclencheur de ces nouvelles mobilisations. Pour les syndicats agricoles, cet accord constitue une « ligne écarlate », selon les mots d’Arnaud Rousseau, président de la FNSEA. Si certaines filières, comme la viticulture ou les produits laitiers, espèrent des bénéfices, d’autres s’inquiètent des importations de viande, de sucre et de volaille provenant d’Amérique du Sud. La Confédération paysanne craint une concurrence déloyale, affirmant qu’aucune mesure ne pourra compenser l’afflux de produits aux normes différentes de celles imposées aux agriculteurs français.

Des échéances électorales qui pèsent sur le mouvement

À quelques mois des élections professionnelles pour le renouvellement des Chambres d’agriculture, prévues en janvier 2025, les syndicats agricoles pourraient être tentés de durcir leur ton. En pleine période électorale, chaque organisation cherche à se faire entendre et à rallier un maximum de voix pour renforcer sa position. Cette dynamique de surenchère risque de galvaniser davantage les mobilisations.

La colère des agriculteurs, nourrie par des conditions économiques précaires et des décisions politiques controversées, s’apprête donc à s’exprimer une nouvelle fois. Les prochains jours promettent d’être déterminants pour un secteur agricole en pleine tourmente.