En 2024, la France a connu une pluviométrie exceptionnelle, due à des conditions météorologiques spécifiques et au réchauffement climatique.
pluviométrie 2024 – PHOTO : Faut qu’on en parle !
L’année 2024 est marquée par des précipitations particulièrement abondantes en France, au point de pouvoir devenir l’une des années les plus pluvieuses jamais enregistrées. Plusieurs facteurs météorologiques, ainsi que l’influence du réchauffement climatique, expliquent cette situation exceptionnelle.
Des conditions anticycloniques peu présentes
L’une des principales explications à ces épisodes pluvieux répétés réside dans l’absence prolongée de conditions anticycloniques sur la France et l’Europe de l’Ouest. Traditionnellement, les anticyclones d’été apportent des périodes de beau temps durable, mais cette année, ces zones de haute pression ont été moins fréquentes. Cela a laissé le champ libre aux perturbations, favorisant des périodes prolongées de pluie.
Comme l’explique Yann Amice, météorologue, les longues périodes anticycloniques « n’étaient pas durables cette année », laissant place à des phénomènes favorables aux précipitations.
L’impact des rivières atmosphériques
Les rivières atmosphériques, ces flux d’air humides en provenance des tropiques, ont également joué un rôle clé. En 2024, la France a été particulièrement exposée à ces phénomènes, surtout au printemps et en automne. Ces « rivières » transportent d’importantes masses d’air chargées en humidité, contribuant à des précipitations intenses. Elles sont dirigées vers l’Europe par des flux venant du sud, souvent responsables des épisodes cévenols, connus pour leur fort potentiel pluvieux.
Des gouttes froides fréquentes
Autre phénomène observé cette année : les gouttes froides. Ces poches d’air froid en altitude se détachent du vortex polaire et viennent rencontrer des masses d’air plus chaudes sur nos latitudes. Ce choc thermique engendre de l’instabilité, déclenchant des orages et des épisodes pluvio-orageux. En 2024, ces gouttes froides ont été fréquentes, notamment durant l’été, accentuant encore les précipitations.
L’arrivée d’anciens ouragans
Ces derniers mois, plusieurs systèmes dépressionnaires issus d’anciens ouragans ont également traversé la France. En octobre, les restes des ouragans Kirk et Leslie ont apporté des masses d’air tropicales très humides, provoquant de fortes pluies. Bien qu’affaiblis en arrivant en Europe, ces systèmes avaient conservé des caractéristiques tropicales, augmentant encore les précipitations sur l’Hexagone.
Le rôle du réchauffement climatique
Enfin, le réchauffement climatique amplifie ces phénomènes. Une atmosphère plus chaude peut contenir davantage d’humidité, augmentant le potentiel pluvieux. De plus, les océans, en particulier l’Atlantique, ont connu des températures record cette année, favorisant l’évaporation et l’humidification de l’air. Cela renforce le risque de précipitations intenses, comme observé tout au long de l’année 2024 en France.