La rentrée 2024 est marquée par 78 000 élèves en moins dans le premier degré, entraînant la suppression de 4 000 postes d’enseignants.
rentrée 2024 – CREDIT : Faut qu’on en parle !
La rentrée 2024 est marquée par une baisse notable du nombre d’élèves inscrits dans les écoles maternelles et élémentaires, un recul de 1,2 % par rapport à l’année précédente. Cette diminution des effectifs, liée à la baisse démographique, a conduit le gouvernement à annoncer la suppression de 4 000 postes d’enseignants, une décision qui suscite de vives réactions chez les syndicats.
Moins d’élèves dans le public comme dans le privé
Selon une note publiée par la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (Depp) du ministère de l’Éducation, environ 78 100 élèves de moins ont été recensés à la rentrée 2024, portant le total à 6,262 millions d’enfants scolarisés en maternelle et élémentaire dans les établissements publics et privés sous contrat. La baisse est particulièrement marquée dans les classes élémentaires, avec 61 200 élèves en moins, soit une diminution de 1,5 %. Le pré-élémentaire (maternelle) est également touché, mais dans une moindre mesure, avec un recul de 0,8 %, soit 18 800 élèves.
Toutefois, un léger sursaut est observé pour les enfants de 3 ans, avec une progression de 0,6 % des effectifs. Cette tendance générale à la baisse affecte davantage le secteur public, qui enregistre une diminution de 1,4 %, contre seulement 0,4 % pour les établissements privés sous contrat.
Des zones rurales plus touchées que les zones urbaines
La baisse démographique ne touche pas toutes les régions de manière égale. Les zones rurales sont particulièrement affectées, avec une diminution des effectifs de 1,6 %, contre 1,1 % pour les zones urbaines. Les académies du nord et de l’est de la France, notamment Lille (-2,3 %), Nancy-Metz (-2,1 %), Besançon et Reims (-2,0 %), enregistrent les plus fortes baisses d’élèves. En revanche, seules Mayotte (+1,7 %) et la Guyane (+1,3 %) voient leurs effectifs augmenter.
Suppression de postes d’enseignants et tensions sociales
La baisse du nombre d’élèves a poussé le gouvernement à annoncer la suppression de 4 000 postes d’enseignants dans le cadre du budget 2025. Cette décision a provoqué la colère des syndicats enseignants, qui dénoncent une « véritable saignée ». La rue de Grenelle justifie ces suppressions par la tendance démographique, estimant que la baisse devrait encore s’accélérer à la rentrée 2025, avec 97 000 élèves en moins.
Malgré cette annonce, la ministre de l’Éducation, Anne Genetet, a laissé entendre que des ajustements pourraient encore être envisagés lors des débats parlementaires. En réponse aux protestations des syndicats, des discussions ont été engagées pour relancer « l’agenda social », mais sans précisions concrètes pour l’instant. Les syndicats restent vigilants et menacent d’organiser des grèves pour protester contre ces suppressions de postes.