cigarette danger – CREDIT : Pixabay
De nombreuses personnes pensent que fumer une seule cigarette par jour est relativement inoffensif comparé à la consommation d’un paquet entier. Cette idée, souvent véhiculée par les fumeurs occasionnels, peut sembler rassurante. Mais est-elle vraiment justifiée ? Les risques pour la santé sont-ils vraiment moindres pour les petits fumeurs ? Plongeons dans les faits.
Une croyance erronée
La croyance selon laquelle fumer une cigarette par jour est moins risqué est profondément ancrée. Pourtant, selon les experts, cette perception est trompeuse. Le docteur Olivier Galera, coordinateur du programme « Sevrage tabagique éducation prévention », et auteur de Tobaccolibris, met en garde contre cette idée reçue. D’après lui, il n’existe pas de seuil sécurisé en dessous duquel la consommation de tabac serait sans danger.
Les risques cardio-vasculaires
Le tabagisme, même à faible dose, augmente considérablement les risques de maladies cardio-vasculaires. « Fumer une seule cigarette par jour accroît de 48 % le risque d’infarctus chez les hommes et de 57 % chez les femmes », précise le Dr. Galera. Le tabac demeure le principal facteur de risque cardio-vasculaire en France, surpassant le diabète, l’hypertension, et même l’obésité.
Cette augmentation du risque est due en partie au monoxyde de carbone (CO) inhalé. Fumer une cigarette par jour expose une personne à 11 particules par million (PPM) de CO, un chiffre bien au-delà du seuil d’alerte pollution fixé à 8,5 PPM dans les grandes villes. Ce gaz toxique réduit la capacité du sang à transporter l’oxygène, stressant ainsi le cœur et les artères.
Le cancer du poumon
Le risque de cancer du poumon est également notablement plus élevé, même pour les fumeurs légers. Fumer une seule cigarette par jour multiplie par neuf la probabilité de mourir d’un cancer du poumon, selon une étude menée sur 200 000 personnes sur une période de trente ans. Cette statistique souligne la dangerosité du goudron contenu dans la fumée de cigarette, même à faibles doses.
Réduction de la consommation : une fausse solution
Réduire sa consommation de tabac, par exemple passer de 20 cigarettes à 5 par jour, ne diminue pas nécessairement les risques associés. En effet, les fumeurs tendent à inhaler plus profondément et plus intensément pour maintenir leur apport en nicotine, compensant ainsi la réduction du nombre de cigarettes. Cette compensation annule en grande partie les bénéfices attendus de la réduction de consommation.
L’importance de l’arrêt total
La durée du tabagisme joue un rôle crucial dans l’évaluation des risques. Fumer une petite quantité de cigarettes sur une longue période peut être plus dommageable que fumer intensément sur une courte durée. Ainsi, un fumeur d’une cigarette par jour pendant 27 ans est plus à risque qu’un fumeur d’un paquet par jour pendant 15 mois.
La réduction de la consommation de tabac peut être une étape vers l’arrêt complet, mais elle n’élimine pas les risques. « Le tabagisme est une maladie qui se soigne très bien, sans effort, sans prise de poids, sans fatigue. Mais cela nécessite de consulter et d’être accompagné », insiste le Dr. Galera.