Casino en quête de survie : l’argent frais déterminera son destin d’ici fin juillet

Casino, le distributeur français lourdement endetté, est confronté à une course contre la montre pour trouver de l’argent frais et assurer son avenir.

Nos contenus vous plaisent ? Soutenez notre duo de journalistes passionnés en regardant une courte publicité !
Casino argent frais

Il faut de l’argent frais pour Casino, sinon c’est la fermeture ! – CREDIT : Wikimedia commons

Les prétendants intéressés par le sauvetage ou la reprise de l’entreprise ont jusqu’à lundi soir pour soumettre leurs offres, et une décision finale devrait être prise d’ici la fin du mois de juillet.

Avec une dette nette d’environ 6,4 milliards d’euros à la fin de l’année 2022, dont 4,5 milliards liés à ses activités en France, Casino a un besoin urgent de liquidités. Malgré un chiffre d’affaires de 33,6 milliards d’euros en 2022, le groupe a enregistré une perte nette de 316 millions d’euros et a perdu une part significative de marché.

Une transformation majeure se profile pour Casino, car Rallye, sa maison mère endettée à hauteur de 3 milliards d’euros, “perdra le contrôle de Casino”, selon les déclarations du distributeur. Cela marque la fin de l’influence du patron historique Jean-Charles Naouri.

Malgré les difficultés financières et les performances mitigées de Casino, plusieurs prétendants se sont manifestés. Le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, déjà actionnaire à plus de 10%, est prêt à injecter 750 millions d’euros, à condition que la dette soit réduite par une augmentation de capital d’un milliard d’euros, à laquelle le Marc Ladreit de Lacharrière (Fimalac), également actionnaire (12% du capital) et proche de Naouri, contribuerait à hauteur de 150 millions d’euros.

Un trio d’hommes d’affaires composé de Xavier Niel (Free), Matthieu Pigasse et Moez-Alexandre Zouari a également exprimé son intérêt, envisageant d’investir jusqu’à 300 millions d’euros dans le cadre d’un renforcement des fonds propres, avec la participation d’autres acteurs, pour un montant total pouvant atteindre 1,1 milliard d’euros.

Dans le secteur de la grande distribution, Intermarché pourrait également apporter son soutien à la recapitalisation de son concurrent, tandis qu’un autre acteur non spécifié surveille également la situation.

Les syndicats, préoccupés par une possible vente à la découpe et le transfert de magasins supplémentaires à Intermarché, ont engagé une procédure de droit d’alerte économique pour obtenir plus d’informations sur la situation du groupe.

Casino est actuellement engagé dans une procédure de renégociation de sa dette qui devrait durer quatre mois, supervisée par le tribunal de commerce de Paris. L’objectif est de parvenir à un accord de principe sur les termes de la restructuration financière d’ici le 27 juillet. Casino souhaite convertir une partie importante de sa dette en capital, ce qui permettrait aux créanciers de devenir actionnaires plutôt que de récupérer leur argent.

Le groupe vise également à préserver son activité en France et espère une augmentation de capital d’au moins 900 millions d’euros pour mettre en œuvre son plan stratégique 2023-2025.

En parallèle, Casino a récemment annoncé un partenariat avec Prosol, une enseigne spécialisée dans les produits frais, afin de développer ce concept au sein de ses magasins. Ce partenariat devrait être mis en œuvre d’ici le 24 juillet 2023, sous réserve d’accords de principe.

En bourse, l’action Casino a atteint son niveau le plus bas de son histoire, s’établissant autour de 5 euros, après avoir flirté avec les 80 euros au milieu des années 2010. La situation financière précaire de l’entreprise et les incertitudes entourant son avenir suscitent des inquiétudes quant à sa survie à long terme.

L’avenir de Casino sera donc déterminé dans les semaines à venir, à mesure que les offres d’argent frais seront examinées et que des décisions cruciales seront prises pour sortir le distributeur de sa situation financière critique.