Le père de Kevin Trompat devant la justice pour une quête de vengeance
Guy Trompat, accusé d’avoir fomenté un complot visant à éliminer en prison les auteurs présumés du meurtre de son fils Kevin et de sa petite amie Leslie, est jugé ce vendredi par le tribunal correctionnel de Niort.
Le père de Kevin Trompat va être jugé – CREDIT : Gendarmerie Niort
Cette affaire s’inscrit en parallèle de l’enquête criminelle menée par le parquet de Poitiers sur le décès de Leslie Hoorelbeke, âgée de 22 ans, et de Kevin Trompat, âgé de 21 ans, dont les corps avaient été découverts début mars en Charente-Maritime, plus de trois mois après leur disparition dans les Deux-Sèvres.
Le procès en comparution immédiate de Guy Trompat, un homme de 50 ans, détenu au centre pénitentiaire de Vivonne (Vienne), avait été reporté le 4 mai, à sa demande.
Il est accusé d' »instigation à l’assassinat non suivie d’effet » et de « menaces de mort matérialisées par écrit, image ou tout autre objet en récidive », selon le parquet de Niort.
Il lui est notamment reproché d’avoir proféré des menaces de mort à l’encontre des personnes mises en examen dans l’affaire de la disparition de son fils, ainsi que d’avoir proposé une somme d’argent à quiconque les éliminerait, ainsi que leurs proches, selon le procureur de la République Julien Wattebled.
Le magistrat a déclaré que cette proposition avait été relayée dans plusieurs établissements pénitentiaires et avait été accompagnée de la diffusion de photographies des personnes visées.
Dans l’affaire Kevin et Leslie, cinq jeunes hommes ont été mis en examen, dont trois pour « assassinat », et placés en détention provisoire. Parmi eux figure Tom Trouillet, un ami du couple qui devait les héberger la nuit des faits dans sa maison à Prahecq (Deux-Sèvres).
L’avocate de Tom Trouillet affirme que Guy Trompat a notamment diffusé une photo de son « petit frère, sa belle-sœur et sa nièce, avec le visage caché par un émoticône ».
Elle a également déposé une plainte contre X pour « violation du secret de l’instruction » après la publication d’un article dans le journal Le Parisien, qui, selon elle, cite des extraits des procès-verbaux de l’enquête et présente son client comme l’instigateur du crime.
Selon le parquet de Poitiers, Kevin et Leslie ont été tués à l’aide d’un « objet contondant » suite à une possible « déception sentimentale et/ou des dettes financières ».
Au moment de la disparition du couple fin novembre, Guy Trompat était incarcéré pour « violences volontaires ». Le 12 mars, il avait organisé une marche blanche en hommage aux deux victimes, réclamant que « justice soit faite ». « Ils ont détruit des vies, détruit ma vie. Je ne pourrai pas vivre sans mon fils », avait-il déclaré avec émotion.