Violences conjugales et maltraitance en milieu scolaire : comment réagir ?

Violences conjugales
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SAISON 4 / EPISODE 4

Malgré une législation renforcée et la multiplication des campagnes de prévention, la violence subie par les femmes reste un fléau en France. Comment prendre en charge les maris violents et venir en aide aux victimes?

​Les actes de maltraitance infantile en milieu scolaire semblent se multiplier.

Comment prévenir, repérer et se protéger face à ces actes graves et préoccupants ?

Violences conjugales et maltraitance à l’école, il faut réagir !

Violences conjugales et maltraitance à l’école, c’est notre prochaine enquête sur le www.fautquonenparle.fr

Les invités de l’émission sur les Violences conjugales :

  • Cendrine NAVARRO – Psycopraticienne à Toulon
  • Sandra GUIADEUR Conseillère Familiale et conjugale
  • Sylvain POGGI – Membre de l’équipe mobile académique de sécurité
  • Anne-France HURET – Psychologue Formatrice , spécialisée en Psycho Traumatologie et Thérapies Comportementales et Cognitives

Les chiffres clés de l’émission sur les Violences conjugales :

Quel est le nombre moyen de femmes victimes sur un an ?

Actuellement le nombre de victimes de violences physiques et/ou sexuelles de la part du conjoint sont de 225000 femmes soit :

163 000 de violences physiques,

30000 sexuelles

Quel est le lien entre la victime et l’agresseur ?

Dans 9% des cas, l’auteur est inconnu

Dans 46% des cas, l’auteur est connu mais ce n’est ni le conjoint ou l’ex-conjoint

Dans 45% des cas, l’auteur est le conjoint ou l’ex-conjoint.

Les chiffres clés de l’émission sur les Violences conjugales – mise à jour 2024 :

Nombre moyen de femmes victimes sur un an

Actuellement, en France, environ 225 000 femmes sont victimes de violences physiques et/ou sexuelles de la part de leur conjoint chaque année. Parmi elles, 163 000 subissent des violences physiques et 30 000 des violences sexuelles.

Lien entre la victime et l’agresseur

Les statistiques montrent que :

  • Dans 9 % des cas, l’auteur des violences est inconnu de la victime.
  • Dans 46 % des cas, l’agresseur est connu de la victime mais n’est ni son conjoint ni son ex-conjoint.
  • Dans 45 % des cas, l’agresseur est le conjoint ou l’ex-conjoint de la victime.

Concrètement en 2016, quels sont les chiffres ?

Pour l’année 2016, 123 femmes et 34 hommes ont été tués par leur conjoint ou ex-conjoint officiels (conjoint-e, concubin-e, pacsé-e) ou non-officiels (amant-e, petit-e-ami-e, relations épisodiques…)
D’après une étude sur 109 femmes tuées par leur conjoint officiel, au moins 30 étaient victimes de violences antérieures de la part de ce compagnon. Et sur 28 femmes ayant tué leur conjoint, au moins 17 étaient victimes de violences au sein du couple.

Malheureusement les enfants aussi sont victimes de violences, on dénombre vingt-cinq enfants qui ont été tués au sein du couple, neuf en même temps que leur mère et seize ont été témoins d’une scène de crime, dont huit ont pu prévenir les secours, 22 étaient présents au domicile sans être témoins. Seize autres enfants ont été tués dans le cadre de violences conjugales, sans que l’autre parent soit tué.

La journée nationale contre le harcèlement scolaire, mis en place le 9 novembre 2017, a pour but de dénoncer cela. Vêtu de bleu, le gouvernement souhaitait une prise de conscience. Définit comme une violence répétée qui peut être autant verbale que physique ou psychologique, on la retrouve généralement au sein de l’école. Elle est le fait d’un ou de plusieurs élèves à l’encontre d’une victime qui ne peut se défendre. C’est environ 700 000 élèves, soit 1 élève sur 10, qui en est victime, et ce harcèlement peut avoir des conséquences dévastatrices sur leur vie d’enfant d’abord puis sur leur vie d’adulte ensuite. Depuis 2014, agrée par le ministère de l’Education nationale, de la jeunesse et des sports, le harcèlement scolaire est puni par la loi. Les harceleurs de plus de 13 ans risquent 6 mois de prison et 7 500 euros d’amende.

Souvent un sujet tabou, les chiffres sont présents pour en rappeler l’ampleur. En France, une femme meurt tous les trois jours dû aux violences conjugales et un homme meurt tous les 11 jours.

Que les violences soient psychologiques, sexuelles, physiques, il faut oser en parler. Humiliation, harcèlement, menaces, injures, il faut arriver à dire stop ! D’où l’importance de bien connaître ce phénomène pour mieux le combattre. Chaque année, ce sont entre 100 et 200 personnes qui décèdent des suites de violences conjugales. La moitié des victimes avaient déjà subi des agressions au sein de leur couple (violences répétées et habituelles). Mais le chiffre le plus percutant et qui montre le mieux l’importance de ce phénomène c’est qu’une femme sur dix aurait déjà été victime de violences conjugales au cours de son existence selon certaines études.

Chaque année, il y aurait entre 1000 et 1200 viols conjugaux déclarés aux services de police et de gendarmerie. Les violences conjugales non mortelles comme les coups et blessures sont en moyenne au nombre de 60 000 dépôts de plaintes.

 Donc n’oubliez pas, si vous êtes victimes de violences telle qu’elle soit, le 3919 « Violences femmes info » est un numéro gratuit, accessible de 9h à 22h du lundi au vendredi et de 9h à 18h le samedi et le dimanche.

Dans les situations d’urgence, il faut impérativement appeler la Police ou la Gendarmerie (au 17 ou au 112). Le 112 est le numéro d’urgence valable dans toute l’Union européenne et les appels sont gratuits dans les deux cas.

Voici une liste de numéros pouvant être utiles en cas de violences conjugales :

SOS Viols : 0 800 05 95 95. Numéro gratuit et anonyme, disponible du lundi au vendredi de 10h à 19h.08 Victimes : 08 842 846 37. Prix d’un appel local, numéro disponible tous les jours de 9h à 21h. Il s’adresse à toutes les victimes, dont les victimes d’agressions sexuelles.
SOS Violences Familiales : 01 44 73 01 27. Attention : ce numéro s’adresse aux auteurs de violences conjugales, et non pas aux victimes.

La violence sexuelle contre les femmes est un problème grave

Il s’agit de la première enquête nationale à se concentrer sur la violence qui cible les femmes de tous horizons, dans la vie privée, dans les lieux publics et au travail. De plus, les images traditionnelles et trop restrictives des femmes maltraitées doivent être soigneusement examinées. Au sein du couple et de la famille, les femmes impliquées font face à de multiples agressions, tant physiques que verbales, psychologiques et sexuelles.

51% des personnes prostituées ont subi des violences physiques  (au cours des 12 derniers mois), 64% ont subi des comportements humiliants et/ou stigmatisants et 38% des prostituées ont été violées au cours de leur vie.  Ainsi, 29% des prostituées ont eu des pensées suicidaires au cours des 12 derniers mois. (Source : Lettre de l’Observatoire national des violences faites aux femmes (ONVF), Prostitution, octobre 2015)

De plus, les violences faites aux femmes existent également en ligne, notamment sur les réseaux sociaux : revenge porn, pornographie non désirée, harcèlement en ligne d’une personne en raison de son genre et/ou de son orientation sexuelle, etc.

La violence conjugale est un problème pour les femmes

La violence conjugale (qu’elle soit physique, sexuelle ou psychologique) ainsi que la violence sexuelle sont à l’origine de graves problèmes de santé pour les femmes à court et à long terme point de vue physique, mentale, sexuelle et reproductive. Ces phénomènes ont également un impact sur la santé et le bien-être de leurs enfants en imposant des coûts sociaux et économiques élevés à ces femmes, mais aussi à leurs familles et à la société dans son ensemble. Pour les femmes touchées, ces formes de violence peuvent entraîner l’isolement, l’incapacité de travailler, la perte de revenus, l’incapacité de participer aux activités quotidiennes et une capacité limitée à prendre soin d’elles-mêmes et de leurs enfants.

En moyenne, 30 % des femmes en couple ont déclaré avoir subi une forme de violence physique et/ou sexuelle de la part de leur partenaire. À l’échelle mondiale, jusqu’à 38 % des meurtres de femmes sont commis par leurs partenaires intimes masculins. (Source : OMS, Violence contre les femmes, novembre 2016)

Les Nations Unies définissent la violence à l’égard des femmes comme suit : “Tous les actes de violence à l’égard des femmes qui causent ou sont susceptibles de causer des dommages ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques aux femmes, y compris les menaces de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit en public vie Toujours dans la vie privée » (1). Selon les estimations de l’OMS, près d’un tiers des femmes dans le monde (30 %) ont subi des violences physiques ou sexuelles dans une relation, ou des violences sexuelles par une personne autre que leur partenaire au cours de leur vie.

Le handicap est aussi un facteur aggravant des violences faites aux femmes. Par conséquent, la prévalence des femmes handicapées est plus élevée (3,9 % de femmes handicapées – une moyenne de 1,87 % de femmes). Source : Recherche ONDRP mars 2016, Violences conjugales.

Une plateforme de signalement en ligne a été mise en place 24h/24 et 7j/7, permettant aux victimes de parler anonymement à des policiers ou gendarmes formés aux violences sexuelles et conjugales. Il peut également recueillir des rapports de témoins.

Parmi ces agressions, le viol conjugal occupe une place importante près de la moitié des victimes de viol sont perpétrées par les conjoints. Ainsi, Enveff souligne à quel point les femmes victimes de violence sont réduites au silence et dissimulées. Elle a permis de lever le tabou contre la violence à l’égard des femmes, notamment entre mari et femme.

Par ailleurs, le sexisme et les violences sexuelles au travail et dans l’enseignement supérieur se présentent sous de nombreuses formes : comportements sexistes, discriminations fondées sur le sexe, harcèlement sexuel, harcèlement sexiste ou moral, agressions sexuelles, violences physiques, viols… D’après une étude 1 femme sur 5 a été confrontée au harcèlement sexuel au cours de sa carrière. Les violences sexistes et sexuelles sont omniprésentes, dans tous les milieux professionnels et structures d’enseignement supérieur, contre tous les types de victimes, et commises par tous les types d’agresseurs.

La violence sexuelle est un acte sexuel, tentative d’acte sexuel ou tout autre acte commis contre l’activité sexuelle d’une personne en utilisant la force en toutes circonstances, quelle que soit sa relation avec la victime. Cette définition inclut le viol, qui est défini comme la pénétration de la vulve ou de l’anus par la force physique ou tout autre moyen coercitif, sans contact physique à travers le pénis, une autre partie du corps ou un objet.

Les droits des femmes incluent le droit d’être à l’abri de la violence

La loi sur l’égalité et la citoyenneté du 27 janvier 2017, reconnaît que les femmes à risque de mariage forcé ont un accès prioritaire au logement social. Avec l’accord de l’ayant droit de la victime décédée, il offre aux associations de défense des droits des femmes la possibilité d’exercer les droits des parties civiles reconnues dans les délits sexistes.

Avec le rapport RESPECT les interventions réussies sont celles qui donnent la priorité à la sécurité des femmes. Celles-ci sont basées sur des relations de pouvoir inégales entre les sexes, ainsi que celles qui traitent de multiples facteurs de risque grâce à une programmation conjointe, des approches participatives dès les premières années.

Ainsi, la ratification de la convention n° 190 de l’Organisation internationale du travail (OIT) du 8 novembre 2021 intervient sur l’élimination de la violence et du harcèlement dans le monde du travail. Ce texte constitue la première Norme internationale dans ce domaine. La convention prévoit des mesures pour garantir et rappeler que “la violence et le harcèlement fondés sur le genre affectent de manière disproportionnée les femmes et les filles”.

Les personnes avec un handicap subissent elles aussi des formes de violence, elles se retrouvent dans des situations d’influences et de dominations comme des menaces, contrôle, pression psychologique, humiliation, diffamation, harcèlement, manipulation, coercition (par exemple, un tiers confisquant la canne d’un aveugle, dégradant un aveugle pour ne pas avoir accès à toutes les informations, ou de personnes sourdes, “tu ne comprends jamais rien”, “tu comprends ce qui est bon pour toi”.)

Conjoint violent fait référence à une personne qui se livre à des violences physiques ou verbales contre son conjoint ou son partenaire

La violence entre mari et femme désigne tout comportement causant un préjudice physique, sexuel ou psychologique dans le cadre d’une relation intime (partenaire ou ex-partenaire), y compris l’agression physique, le comportement sexuel coercitif, la violence psychologique ou tout autre comportement dominant. Donc la loi du 4 avril 2006 vise à améliorer la réponse pénale à ce type de violence conjugale. Elle décrit les circonstances aggravantes découlant du statut de conjoint ou de partenaire de la victime et prévoit des mesures pour éloigner le conjoint violent du domicile comme porter des bracelets électroniques. Si le conjoint récidive, il est condamné à au moins cinq ans de prison.

Les agresseurs traumatiques sont des personnes qui agressent violemment d’autres personnes

La plupart du temps, les attitudes et les discours des victimes peuvent déstabiliser les professionnels : confusion, mépris ou minimisation de la violence, impression de consentement à la violence, attitudes qui semblent déconnectées des faits… ce sont en réalité les conséquences d’une exposition à la violence.

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