Les syndicats ont rendez-vous à Matignon en début de semaine prochaine, à la veille d’une onzième journée de mobilisation.

La grogne dans la rue, prochaine manifestation le jeudi 6 avril – CREDIT : Faut qu’on en parle !

Rendez-vous à Matignon, cependant, malgré cette rencontre qui s’annonce, le gouvernement a d’ores et déjà annoncé son intention de ne pas céder sur sa décision de repousser l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans. Les négociations s’annoncent donc difficiles entre les deux parties, les syndicats faisant pression pour défendre les intérêts des travailleurs et le gouvernement affirmant sa position ferme sur cette réforme controversée.

Les huit organisations de l’intersyndicale ont reçu une invitation à rencontrer la Première ministre dans trois créneaux proposés pour lundi, mardi ou mercredi, sans plus de détails sur le contenu de cet entretien.

Laurent Berger a qualifié le message reçu de « mail lapidaire » mais a confirmé qu’il participera à cette rencontre pour discuter des questions liées aux retraites et pour présenter sa proposition de médiation visant à mettre fin au conflit en cours. Les enjeux sont donc importants pour les organisations syndicales, qui voient cette rencontre comme une opportunité de faire valoir leurs positions et leurs préoccupations auprès du gouvernement.

Cette invitation de la Première ministre aux huit organisations de l’intersyndicale pourrait représenter une opportunité pour relancer le dialogue entre les centrales et l’exécutif, qui étaient au point mort ces dernières semaines.

Cependant, cette perspective semble être compromise par la fermeture de la porte par le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, qui a rejeté la proposition de médiation avancée par Laurent Berger, consistant en la mise en place d’un groupe de 3 ou 4 personnes. Les relations entre le gouvernement et la CFDT sont très tendues depuis plusieurs semaines, Emmanuel Macron ayant reproché à Laurent Berger de ne pas proposer de compromis lors de son interview télévisée de la semaine dernière. Ce contexte complexe laisse planer l’incertitude quant à l’issue de cette rencontre entre l’intersyndicale et la Première ministre.

Laurent Berger avait répliqué avec fermeté aux accusations d’Emmanuel Macron, lui reprochant de mentir et de réécrire l’histoire pour masquer son incapacité à trouver une majorité pour sa réforme qu’il juge injuste.

Cependant, du côté de la CGT, le scepticisme est de mise quant à cette invitation de la Première ministre aux syndicats. Cette organisation se montre dubitative quant à la réelle volonté de l’exécutif de prendre en compte les demandes des travailleurs et des syndicats, et reste vigilante face aux évolutions à venir. Ce climat de méfiance et de tension entre les différents acteurs sociaux complique davantage les négociations en cours sur la question des retraites.