2023 marque un triste record en France : 735 décès de personnes sans-abri, révélant des conditions de vie précaires et des décès souvent violents.
décès france personnes sans-abri – CREDIT : Faut qu’on en parle !
L’année 2023 marque un sombre tournant en France avec 735 décès de personnes sans-abri, un chiffre qualifié de « triste record » par le collectif Les Morts de la Rue (CMDR). Ce chiffre, annoncé dans leur douzième rapport intitulé Dénombrer et décrire, dépasse le précédent record établi en 2021 avec 719 morts. Derrière cette statistique se cachent des vies brisées et des parcours marqués par la précarité et l’isolement social, rappelant les défis criants auxquels font face les personnes sans domicile fixe.
Une vie écourtée pour les personnes sans-abri
Le rapport met en lumière une réalité troublante : l’espérance de vie des personnes ayant connu la rue est significativement réduite. En moyenne, elles décèdent à l’âge de 48,8 ans, soit plus de 30 ans avant l’âge moyen de décès de la population générale française, estimé à 79,9 ans. Le collectif souligne que ces décès prématurés sont souvent le résultat d’une détérioration physique accélérée par des conditions de vie extrêmement rudes et un accès limité aux soins de santé. Si en 2019, l’âge moyen de décès des sans-abri était de 50 ans, cette baisse montre une aggravation progressive de leur vulnérabilité.
Des décès majoritairement masculins, mais un nombre croissant de femmes touchées
Les hommes représentent encore la majorité des décès (88 %), même si la proportion de femmes a légèrement augmenté en 2023. Par ailleurs, les décès violents, c’est-à-dire causés par des agressions ou des accidents, continuent de grimper, représentant entre 20 et 30 % des décès depuis 2019. À l’inverse, les décès liés aux maladies semblent en légère diminution. Cette tendance souligne la précarité croissante des conditions de vie dans la rue, où les jeunes de moins de 50 ans, souvent isolés, meurent fréquemment sur la voie publique.
Un chiffre en deçà de la réalité selon le CMDR
Le collectif Les Morts de la Rue estime que le nombre réel de décès pourrait être six fois plus élevé, pointant une sous-évaluation due aux difficultés de suivi et de recensement des personnes en situation de grande précarité. Ce constat interpelle sur la nécessité de garantir le droit à un logement convenable, un droit que l’Organisation des Nations Unies (ONU) considère comme essentiel et lié à d’autres droits fondamentaux, dont le droit à la vie. Cette situation appelle à des politiques publiques plus inclusives et une prise en charge humanitaire renforcée pour répondre à l’urgence sociale que représente la vie sans abri.