2 395 professeurs en moins à la rentrée : crise de recrutement dans l’Éducation nationale

Vendredi dernier, les résultats du CAPES ont été annoncés, confirmant les craintes du secteur de l’éducation.

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Une école dans le sud de la France – CREDIT : Faut qu’on en parle !

Près de 20% des postes ouverts n’ont pas été pourvus, ce qui se traduit par un déficit de 2 395 enseignants à la rentrée prochaine. Dans le premier degré, ce sont 1 534 professeurs des écoles qui manqueront à l’appel, soit 15% des postes proposés lors du concours. Malgré les efforts du Ministre et du Président pour revaloriser la profession et la rendre plus attrayante, les résultats sont loin d’être concluants.

Dans le second degré, le CAPES externe a enregistré une perte de 861 postes. Les matières scientifiques sont particulièrement touchées, avec une diminution de 250 postes en mathématiques, représentant près de 20% des postes vacants, et une baisse de 108 enseignants en physique-chimie, soit 24% des postes. Les langues étrangères sont également affectées, avec 119 postes perdus en allemand, 67 en espagnol, 17 en anglais et 2 en arabe. Les Lettres ne sont pas en reste, avec un total de 242 postes non pourvus, dont 149 en Lettres modernes et 93 en Lettres classiques. En éducation musicale et chant chorale, près de 44% des postes resteront vacants.

Marc, parent d’élève : « Cette situation est décourageante. Les enseignants jouent un rôle essentiel dans l’éducation de nos enfants, et il est alarmant de voir que le métier ne parvient pas à attirer suffisamment de candidats compétents. J’espère que des efforts seront faits pour rendre le métier plus attractif et assurer une éducation de qualité pour tous. »

Face à cette situation, les syndicats expriment leur inquiétude et leur mécontentement. Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU, déplore « une nouvelle année de postes perdus lors des concours, le choc d’attractivité n’a pas eu lieu ». Elle souligne le manque criant de professeurs à la rentrée et critique les mesures gouvernementales qui ne répondent pas aux besoins des établissements scolaires ni à l’impératif de revalorisation des personnels enseignants.

Elisabeth Allain-Moreno, secrétaire générale du SE-Unsa, réagit en déclarant : « Nous ne nous attendions malheureusement pas à une meilleure situation. La rentrée s’annonce difficile. La diminution du nombre de professeurs accentuera les tensions déjà existantes dans le système éducatif. De plus, cela affectera également le moral des personnels enseignants. » Elle ajoute que la série d’annonces incohérentes du ministre et du président contribue à la détérioration du moral des professionnels de l’éducation. Le manque d’attrait pour le métier renforcera le malaise ressenti, même après la pause estivale, selon elle. Elisabeth Allain-Moreno pointe également du doigt la gestion nationale de l’éducation, qui ne correspond pas forcément aux attentes du ministère. Elle regrette vivement cette situation et considère qu’il est irresponsable de ne pas réussir à maintenir la motivation des candidats inscrits au concours.

À la rentrée 2023, il sera donc urgent de recruter 2 395 enseignants. Les méthodes de recrutement telles que les job dating et les annonces sur Pôle emploi seront largement sollicitées, voire étendues là où elles ne sont pas encore utilisées. Le métier de professeur, autrefois considéré comme le plus beau métier du monde, est-il en train de perdre de son attrait ? Il est temps pour les décideurs de trouver des solutions durables pour attirer et fidéliser les enseignants.

Sophie, parent d’élève : « C’est préoccupant de constater que de nombreux postes d’enseignants resteront vacants à la rentrée. Cela risque de créer des classes surchargées et de nuire à la qualité de l’enseignement. J’espère que des mesures seront prises rapidement pour résoudre cette crise de recrutement. »

Paul, professeur : « La pénurie d’enseignants est une réalité avec laquelle nous devons composer depuis un certain temps. Cette crise de recrutement met en évidence les défis auxquels nous sommes confrontés dans notre profession. Il est crucial de valoriser le métier d’enseignant et de fournir des conditions de travail attrayantes pour attirer de nouveaux talents. »